«La Garde suisse se prépare pour les femmes». Tel est le titre choisi par le journal dominical SonntagsZeitung pour introduire un article portant sur le projet de nouvelle caserne de la célèbre garde papale. Un titre «maladroit et inapproprié», confie Jean-Pierre Roth, président de la Fondation pour la Rénovation de la Caserne.
«On m’a interrogé sur le projet de rénovation de la caserne et j’ai déclaré que le projet de construction prévoyait l’opportunité d’y intégrer des femmes puisqu’il y aura, à terme, des chambres individuelles», détaille le président de la fondation pour la reconstruction de la caserne. «Si le Vatican en décidait ainsi, il n’y aurait donc pas de problème. Mais cela ne signifie pas qu’il y en aura bientôt!», insiste-t-il, regrettant un titre qui «crée une confusion».
Selon lui, quand la Secrétairerie d’État a étudié le projet de la nouvelle caserne, elle n’a pas commenté ce point particulier. «Nous ne demandions d’ailleurs aucune réponse sur ce sujet», ajoute encore l’ancien directeur de la Banque nationale suisse.
Pour autant, cette mise au point n’indique pas que la porte soit fermée. Interrogé par la SonntagsZeitung, un officier de la Garde suisse, le lieutenant Urs Breitenmoser, a d’ailleurs laissé entendre qu’il était «concevable» d’ouvrir à l’avenir la Garde aux femmes.
Initié en 2016, le vaste projet de rénovation de la caserne vaticane prévoit de reconstruire entièrement le complexe qui accueille la petite armée d’environ 115 hommes. Les actuels dortoirs seront remplacés par des chambres individuelles avec baignoire et toilettes. Ces nouvelles dispositions sont censées renforcer l’intimité des soldats. Les plans prévoient en outre la construction de 25 appartements destinés aux familles.
Le projet a été présenté en octobre 2020 au pape François ainsi qu’à la Secrétairerie d’État. Il répond à deux ambitions du pontife argentin qui souhaite d’abord renforcer les effectifs de sa Garde pour les faire passer de 110 à 135 hommes. Il veut ensuite rendre plus flexibles les règles de mariage à la Garde afin que les jeunes soldats puissent se projeter davantage et qu’ils ne soient pas contraints de mener des doubles vies à cause du règlement.
Le coût total du chantier avoisine les 50 millions de francs suisses – environ 46 millions d’euros. «Le projet de financement évolue bien puisque nous avons rassemblé 42 millions de francs suisses en deux ans seulement», explique Jean-Pierre Roth.
La fin des travaux est espérée pour 2026, afin que l’inauguration de la caserne coïncide avec le 6 mai 2027, une date symbolique puisqu’elle marquera les 500 ans du Sac de Rome durant lequel 147 gardes furent tués en défendant le Pape Clément VII. (cath.ch/imedia/hl/bh)
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