Le pontife est arrivé la veille dans le pays après avoir célébré la messe de clôture du Congrès eucharistique international. Lors de son arrivée à Bratislava, le pontife a rejoint la nonciature où il a rencontré des représentants des Églises protestantes puis une cinquantaine de jésuites. Lors de la seconde journée de ce voyage, le pape François s’est rendu au palais présidentiel pour une cérémonie de bienvenue au coté de la présidente slovaque Zuzana Čaputová.
Après la crise sanitaire et économique qui en découle, a déclaré le pape dans son discours, on court le risque de se laisser emporter par la séduction du gain. «Cette euphorie passagère», au lieu d’unir, divise, a-t-il considéré.
«C’est de fraternité dont nous avons besoin pour promouvoir une intégration toujours plus nécessaire», a lancé le pape François. Alors que sur différents fronts les luttes pour la suprématie continuent, il faut que la Slovaquie «réaffirme son message d’intégration et de paix, et que l’Europe se distingue par une solidarité qui, en franchissant les frontières, puisse la ramener au centre de l’histoire».
Il est inutile de se plaindre du passé, a-t-il encore estimé, il «faut se retrousser les manches pour construire ensemble l’avenir». La société ne retrouvera du goût que par la générosité gratuite et le service pour l’autre. «Il est beau que les jeunes, en particulier, soient motivés en cela, afin qu’ils se sentent protagonistes de l’avenir du pays et le prennent à cœur, en enrichissant avec leurs rêves et avec leur créativité l’histoire qui les a précédés».
Beaucoup trop de jeunes en Europe, a-t-il déploré, «se trainent dans la fatigue et la frustration, stressés par des rythmes de vie frénétiques (…) souvent leurrés par un esprit consumériste qui décolore l’existence». Il est donc urgent qu’on puisse leur permettre de «puiser des motivations et de l’espérance». «L’ingrédient manquant c’est le soin pour les autres», a-t-il estimé.
Avant cette prise de parole, la présidente slovaque de 48 ans avait déclaré que seule la collaboration permet de surmonter les nombreuses crises actuelles. «Tout ce dont nous avons réellement besoin, c’est de l’esprit d’humanité (…) Nous devons avoir le courage d’exprimer notre humanité».
Un peu plus tôt, le pape a écrit dans le livre d’honneur qu’il étreignait «avec affection» tout le peuple slovaque et priait pour ce pays aux racines anciennes et au visage jeune, «afin qu’il soit un message de fraternité et de paix au cœur de l’Europe».
Après ce discours le pape François s’est rendu à la cathédrale Saint-Martin pour s’adresser aux évêques, prêtres et religieux du pays. (cath.ch/imedia/ah/bh)
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