Réunis fin aout 2021 à Zürich, les délégués du Groupement chrétien-social (GCS) étaient appelés à exprimer leur position sur le maintien de la référence chrétienne dans la dénomination de ce sous-groupe au sein du nouveau parti national «Le Centre». La modification a été nécessaire suite au changement de nom du PDC Suisse l’an dernier. Le maintien du profil chrétien-social du groupement et la fidélité à son histoire séculaire ont ainsi conduit l’unanimité des présents à conserver la référence chrétienne dans son nom.
Stefan Müller-Altermatt,Conseiller national saint-gallois et président du groupement «Le Centre. Chrétien – social» explique les raisons de ce choix et la place que ces défenseurs d’une politique chrétienne-sociale veulent conserver au sien du Centre.
Pour quelle raison avez-vous choisi de garder la référence chrétienne dans votre nom, contrairement au choix du PDC Suisse?
Stefan Müller-Altermatt: Les chrétiens sociaux fondent leur programme – comme le nom le dit – sur l’enseignement social-chrétien. La référence chrétienne est donc pour nous une composante essentielle de notre programme politique. Si nous devions la supprimer, nous réduirions pratiquement à néant notre programme. Pour le dire plus simplement: ›nomen est omen’. Nous avons aussi l’intention de garder un lien fort avec les membres de notre parti particulièrement attachés aux valeurs chrétiennes. Il est donc important de pouvoir continuer à montrer d’où viennent ces valeurs qui fondent notre travail et notre engagement politique.
Quel est votre «ADN spécifique» au sein de du Centre?
Notre ADN est double : d’une part une orientation cohérente vers la durabilité, au sens de la sauvegarde de la Création; d’autre part, une approche politique qui met au centre la dignité de tous les êtres humains.
Sur le plan organisationnel, nous recherchons les partenariats avec les différentes associations d’employés et les organisations sociales chrétiennes. De ce point de vue, nous nous distinguons assez clairement du spectre bourgeois. Nous sommes pour ainsi dire les représentants des salariés bourgeois.
Comme actuellement nous ne sommes pas représentés dans tous les cantons, notre nombre au sein de «Le Centre» est relativement faible. Cependant, nous sommes en pleine croissance et nous aimerions fonder d’autres sections cantonales dans un avenir proche.
«Nous nous distinguons assez clairement du spectre bourgeois. Nous sommes pour ainsi dire les représentants des salariés bourgeois.»
En tant que minorité, quel est votre rapport avec le reste du parti?
«Le Centre» – anciennement le PDC – est né des deux ailes formées par les chrétiens sociaux, d’une part, et les conservateurs catholiques, d’autre part. À cet égard, il n’y a rien de nouveau. Il s’agit plutôt d’un engagement que nous désirons prendre à partir de nos origines politiques.
C’est ainsi que conformément à la longue tradition chrétienne-sociale, notre groupement continuera à l’avenir à défendre ses mots d’ordre et ses points de vue propres sous la casquette de «Le Centre», comme a été par exemple le cas lors de la votation populaire sur l’initiative pour des multinationales responsables, que nous avons soutenue.
Comment a-t-elle réagi la direction du parti national à votre choix de garder la référence chrétienne pour votre sous-groupe?
Il était clair pour tout le monde que nous allions garder notre «C». Car notre action politique se fonde sur des valeurs chrétiennes. De ce point de vu, il n’y a jamais eu d’autres propositions.
Avez-vous aussi évalué la possibilité de vous éloigner du Centre», afin de fédérer tous les chrétiens-sociaux ou de vous rapprocher des partis chrétiens- sociaux indépendants qui existent dans quelques cantons?
Non, ce thème n’a jamais été débattu au sein de notre regroupement. Au contraire. Nous souhaitons en effet que tous les partis au niveau cantonal qui se considèrent «chrétiens-sociaux» se déplacent vers le centre politique pour une collaboration plus étroite. Car historiquement, le mouvement chrétien-social n’a pas été seulement un mouvement s’adressant aux travailleurs chrétiens et les défendant. Il a également été une réponse au socialisme. C’est dans ce sens que nous désirons poursuivi à l’avenir notre engagement politique guidés par ces trois mots-clés: liberté, solidarité, responsabilité. (cath.ch/com/dp)
Davide Pesenti
Portail catholique suisse
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