Débutant le 9 octobre prochain, la phase locale qui lance le synode sur la synodalité se doit de rassembler une participation «la plus large possible» des catholiques du monde entier, a souligné le Père Luis Marin de San Martin, sous-secrétaire espagnol du Synode des évêques. Il doit être ouvert «au peuple de la vie commune, pas qu’aux élites, pas qu’aux prêtres», a-t-il insisté.
Le vadémécum, sorte de manuel, prévient néanmoins du danger de traiter l’événement «comme un parlement». La structure de l’Église héritée de Vatican II conçoit le Peuple de Dieu «non comme une masse informe qui est représentée en termes parlementaires» mais comme un «peuple organiquement structuré en Églises locales», a expliqué le Père Dario Vitali, consulteur du Synode des évêques.
C’est «la participation de tous» qui importe et est recherchée, a encore déclaré le prêtre italien, ce que l’Église appelle aussi le sensus fidei, c’est-à-dire l’expression du «génie» du Peuple de Dieu quand il est consulté. «Notamment le génie féminin», a-t-il ajouté.
Si la question de la place de la femme dans l’Église n’est qu’évoquée qu’à quatre reprises dans le vadémécum et deux fois dans le document préparatoire, les membres du Synode des évêques ont tenu à assurer qu’elle aurait largement sa place. Il est notamment suggéré que des femmes fassent systématiquement partie des groupes de référents censés animer le synode localement.
Les femmes, a ainsi insisté Sœur Nathalie Becquart, sous-secrétaire française du Synode des évêques, doivent être des «protagonistes» en tant que membres du Peuple de Dieu. La consultrice Myriam Wijlens a pour sa part encouragé les femmes à «parler courageusement» des sujets qui leur importent.
Pour autant, le cardinal Grech, pressé par les journalistes sur la question du vote des femmes dans la phase «romaine» finale du synode (qui doit se tenir en 2023), a montré une certaine préoccupation. Il a mis en garde contre une «attention» exclusive à cette question.
Le haut prélat maltais a rappelé qu’il ne fallait pas aborder le synode «dans une logique de partis et de sondages d’opinions» mais comme «une véritable conversion non seulement pastorale mais aussi spirituelle» pour les participants.
Aux journalistes, le secrétaire du Synode des évêques a aussi demandé de résister à la tentation du «’scoop’ et de l’information sensationnelle». Il a au contraire appelé à «défendre et faire croître» la démarche synodale proposée par le Saint-Siège.
La phase synodale locale, ont insisté tous les responsables présents, doit permettre à chaque réalité de terrain de trouver son approche propre de la synodalité. «La synodalité n’est pas une technique, il n’y a pas une seule façon de la faire», a ainsi déclaré Sœur Becquart, parlant même d’école de synodalité.
Interrogée par I.MEDIA sur la question du synode déjà en cours en Allemagne depuis 2018 – qui a provoqué beaucoup de réactions médiatiques – Myriam Wijlens a insisté sur la nécessité de penser ce synode comme un ensemble de démarches différentes résultant d’expériences locales diverses et de ne pas se focaliser sur un seul exemple. «Tous les chemins mènent à Rome», a abondé la Néerlandaise, mettant en avant la dimension centrale de la «rencontre» synodale dans chaque diocèse. (cath.ch/imedia/cd/bh)
I.MEDIA
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