Ouverts au Moyen Âge avant de tomber dans l’oubli au XVIIIe siècle, ces chemins sont aujourd’hui redécouverts et valorisés par des organismes tel que l’Organisation mondiale du tourisme ou l’Union européenne – qui leur a ccordé le label d’itinéraire culturel européen dans les années 1990. L’occasion de redécouvrir ces chemins qui traversent treize pays d’Europe, de l’Estonie à la Grande-Bretagne, et qu’ont foulé pendant des siècles tant de pèlerins.
La Via Francigena ou voie Francigène (c’est-à-dire «qui vient de France») est un chemin de pèlerinage qui date du XIe siècle et qui relie Cantorbéry, en Angleterre, à Rome. L’itinéraire actuel est fondé sur le voyage effectué par Sigéric, archevêque de Cantorbéry en 990.
Cette route court sur plus de 2’500 km et traverse cinq pays: le Royaume-Uni, la France, la Suisse, l’Italie et le Vatican. S’il existe de nombreuses variantes, cette route de Sigéric est la plus suivie aujourd’hui.
Le parcours s’arrête en de grands lieux historiques et spirituels tels que la cathédrale Notre-Dame de Reims, l’abbaye territoriale de Saint-Maurice d’Agaune (Valais), l’hospice du Grand-Saint-Bernard à la frontière italo-suisse ou encore les cités papales de Montefascione ou de Viterbe (Italie).
La Via Romea Germanica, aussi nommée via Melior (parce que la plus sûre), est la route qu’empruntaient jadis les pèlerins allemands pour rejoindre Rome. La tradition veut que ce soit Albert, Abbé de Sainte-Marie de Stade, dans le Nord de l’Allemagne, qui effectua le premier ce trajet, au milieu du XIIIe siècle.
Albert a laissé un récit qui raconte les discussions spirituelles de deux moines imaginaires, Tirri et Firri. Ces derniers suivent précisément l’itinéraire que l’Abbé avait emprunté. Aujourd’hui, il est celui que foulent nombre de pèlerins allemands ou italiens. Le trajet est long de 2’200 kilomètres et passe par quatre pays: l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et le Vatican.
Outre la traversée des Alpes, la Via Romea Germanica passent par des lieux d’une grande richesse culturelle et spirituelle, tels que la cité allemande d’Augsburg ou les villes italiennes de Trente, Ravenne et Cortone.
Près de 3’000 km: c’est le chemin qui se présentait devant les pèlerins d’Estonie qui souhaitaient se rendre à Rome au Moyen Âge. Sur leur chemin, nommé Via Romea Strata, ils rencontraient de nombreux compagnons, des Polonais, Tchèques, Autrichiens, et bientôt des marchands d’ambre et de fer ou des intellectuels et scientifiques, tels que Copernic, Galilée ou Kepler…
Cette «route» (strata) a longtemps été oubliée, mais est aujourd’hui en partie remise en état pour les marcheurs. Elle devrait permettre de joindre sans encombre la Ville Éternelle en partant de Talinn (Estonie) d’ici 2025.
La route passe par neuf pays: l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République Tchèque, l’Autriche, la Slovénie, l’Italie et le Vatican. Sur son chemin, on trouve les sanctuaires mariaux de Marienzell (République Tchèque) et Czestochowa (Pologne), les capitales Vienne et Varsovie, ou les cités italiennes de Bologne et de Fucecchio. Une variante polonaise existe et part de la cité teutonique de Łeba au bord de la mer Baltique. (cath.ch/imedia/cd/rz)
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