Ueli Abt, kath.ch / Traduction et adaptation Grégory Roth
«La raison pour laquelle le monastère dépend de donateurs externes pour financer «Mariastein 2025″ n’est pas évidente au premier abord, étant donné que sa fortune s’élève à 33 millions de francs», a concédé Mariano Tschuor, responsable du projet, devant les médias.
En 2020, les dépenses du monastère se sont élevées à 4,4 millions de francs, pour une recette de 3,8 millions. Pour couvrir l’excédent de dépenses de 600’000 francs, la communauté a dû puiser dans sa fortune.
Actuellement bloquée, la majorité des 33 millions de francs est indisponible pour financer le projet. En outre, environ 10 millions sont investis dans des titres. Selon Theres Brunner, directrice des opérations, cet investissement est important pour générer les revenus du monastère. En 2020, ces derniers se sont montés à environ 860’000 francs.
Par ailleurs, 31 % des actifs sont bloqués parce que le monastère a transféré ces actions sous forme de prêts à ses filiales, qui gèrent l’hôtel, la ferme et la boutique du monastère. «Cet argent est nécessaire à l’entretien et à l’achat de biens immobiliers», a expliqué Theres Brunner.
Seuls 20% des actifs – environ 7 millions – sont des liquidités. En raison du déficit récurrent prévu dans les comptes annuels, ce montant diminuera régulièrement au cours des prochaines années.
Mariastein innove en matière de transparence sur sa situation financière. «À notre connaissance, aucune autre communauté monastique n’a pris cette mesure auparavant», déclare Mariano Tschuor.
Le monastère veut se préparer pour l’avenir. La communauté bénédictine est confrontée aux mêmes défis que de nombreuses autres communautés religieuses. Les revenus provenant des dons et des legs sont en baisse, les dépenses augmentent en raison de la nécessité d’externaliser des tâches. Et les monastères ne reçoivent aucune contribution des impôts ecclésiastiques.
Le monastère s’est attaqué en premier lieu à la modernisation de sa bibliothèque. Le réaménagement de la place du monastère est également en cours. Les places de parking sont appelées à disparaître. «La place est dépourvue de toute signalisation», déclare l’Abbé Peter von Sury. Il n’est pas satisfaisant que les pèlerins ne connaissant pas le domaine doivent décrire l’emplacement de l’entrée de la chapelle des Grâces comme «à droite des WC». La place devrait littéralement «guider» les personnes vers le sanctuaire.
Selon Mariano Tschuor, le pèlerinage sera également réorganisé. Les offres actuelles doivent être examinées d’un œil critique et éventuellement réduites. De nouvelles offres pour d’autres groupes de la population doivent être créées, par exemple, pour les personnes issues de l’immigration ou pour celles qui n’ont pas de confession.
Pour ces trois projets, le monastère aura besoin d’environ 12,2 millions de francs dont il compte réunir un quart de la somme. Le reste sera collecté auprès de donateurs, tels que des fondations, des institutions, des organisations et le secteur public. (cath.ch/kath/ua/gr)
Rédaction
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