Les membres du Réseau international des législateurs catholiques (International Catholic Legislators Network) ont été accueillis par le pape dans la salle Clémentine du Palais apostolique. Créé en 2010, l’ICLN est placé sous le patronage de l’archevêque de Vienne, le cardinal Christoph Schönborn, et vise à réunir des législateurs chrétiens animés par le souci du bien commun.
Au début de son discours, le pape François s’est excusé de ne pas pouvoir le prononcer debout. «Je suis encore en période post-opératoire et je dois le faire assis», a-t-il précisé. Début juillet, le pontife a subi une opération du côlon qui a nécessité une anesthésie générale et une hospitalisation de dix jours.
Dans son discours d’une petite dizaine de minutes, il a reconnu «les merveilles de la science et de la technologie modernes». Mais il a également pointé du doigt certaines dérives dans l’utilisation des nouvelles technologies. «Je pense, par exemple, au fléau de la pédopornographie, à l’exploitation des données personnelles, aux attaques contre des infrastructures sensibles comme les hôpitaux, aux fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux», a-t-il énuméré.
Plaidant pour une «législation prudente», il a appelé les élus catholiques à entreprendre une «réflexion morale sérieuse» sur les risques et les opportunités inhérents au progrès scientifique et technologique. À défaut de se concentrer sur le progrès pour lui-même, le pape a encouragé les législateurs à viser d’abord la promotion du développement humain intégral et de la paix.
Le pape François est par ailleurs revenu sur les ravages causés par la pandémie de Covid-19, «un terrible fléau» qui a déjà engendré la mort de quatre millions de personnes dans le monde, a-t-il déploré. Saluant la découverte et la distribution de «vaccins efficaces», il a cependant reconnu qu’il restait encore beaucoup à faire.
«Votre rôle en tant que parlementaires est donc plus important que jamais», a-t-il insisté. «Nommés pour servir le bien commun, vous êtes maintenant appelés à collaborer, par votre action politique, au renouvellement global de vos communautés et de la société dans son ensemble».
Et de répéter qu’il ne s’agit pas simplement de vaincre le virus ou de revenir à la situation d’avant la pandémie: «ce serait un échec». Il s’agit en réalité de s’attaquer aux causes profondes que la crise a révélées et amplifiées: la pauvreté, les inégalités sociales, le chômage généralisé et le manque d’accès à l’éducation. Sortant de ses notes, il a de nouveau mis en garde: «On ne sort pas d’une crise de la même manière: on en sort meilleur ou pire». (cath.ch/imedia/hl/gr)
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