Sr Marie-Reine née en 1952, a accompli son parcours scolaire à Lomé. A presque 20 ans, elle s’approche des Sœurs de Saint-Augustin à la Librairie Bon Pasteur de Lomé. Ces dernières avaient entendu par son père son désir de devenir religieuse. Elle-même se voyait dans un monastère, jusqu’à ce qu’elle se rende compte que la vie de prière est la source de l’apostolat.
En 1972, après l’obtention de son baccalauréat, elle est arrivée en Suisse. C’est à Saint-Maurice qu’elle vivra ses années de formation religieuse qui ont abouti à sa profession le 28 août 1975.
Douée pour les chiffres, Sœur Marie-Reine a poursuivi ses études en Suisse d’abord puis au Canada, où elle a obtenu le diplôme des Hautes Etudes Commerciales en 1982. Ce qui lui a permis de rendre de nombreux services dans les Œuvres de la Congrégation, dans la région Afrique, aux heures de son développement. Son grand dévouement est remarqué dans les économats et surtout à la Librairie Bon Pasteur, où elle deviendra ensuite directrice de l’ensemble des activités.
En 2011, elle est élue supérieure générale de la Congrégation. Elle devient ainsi la première religieuse africaine qui accède à une telle élection. Elle a été réélue pour un second mandat en 2017.
«J’ai eu la joie et le privilège de travailler étroitement avec Sœur Marie-Reine durant 10 ans, son mandat ayant été renouvelé en 2017, témoigne Sœur Franzisca Huber, assistante générale. Sa mort si brusque et inattendue, nous a toutes atteintes au plus profond du cœur. Ne plus voir son sourire? Son visage? Ne plus entendre son rire, sa voix…
«Nous avons partagé bien de pérégrinations dans la joie et dans la peine. Notre amitié simple et franche, née au temps de notre jeunesse, a été une aide précieuse tout au long de ces années.
Le souci des sœurs et leurs familles, la formation des jeunes sœurs, la mission au service des médias toujours à repenser et à renouveler, la collaboration avec les laïcs ont été ses préoccupations constantes.
Durant toutes ces années, j’ai été témoin de sa volonté de laisser un héritage aux générations futures. Aujourd’hui, même dans la douleur de la séparation, je rends grâce à Dieu de nous l’avoir donnée.»
Selon les constitutions des sœurs de St-Augustin, à la mort de la supérieure générale, la responsabilité revient à l’assistante générale qui est chargée de convoquer un chapitre électif dans les trois mois. «Mais actuellement nous ignorons comment et si nous pourrons tenir ce délai, car une vague sévère de covid frappe le Togo. Les déplacements seront-ils encore possibles? s’interroge Sœur Franzisca. Les décisions seront prises avec l’aval de Mgr Jean Scarcella, Abbé de St-Maurice. En principe nous souhaitons que le chapitre puisse se faire au Togo.»
L’enterrement de Sœur Marie Reine aura lieu le mardi 31 août à Lomé. Une seule religieuse pourra s’y rendre pour représenter la communauté de Suisse, explique Sœur Catherine Jérusalem. «Nous avons dû négocier pour pouvoir retarder l’inhumation car avec la recrudescence des morts du covid depuis quelques temps, les défunts sont enterrés immédiatement. La situation sanitaire à Lomé est actuellement très difficile, Toutes les sœurs de la communauté de Sœur Marie-Reine, sauf deux, ont été infectées. Deux sont à l’hôpital. Les sœurs n’avaient pas pu être vaccinées, faute de vaccin disponible au Togo. Sœur Marie-Reine avait ressenti quelques symptômes grippaux vers la mi-août, mais elle n’avait alors pas pensé au coronavirus.»
Le décès de Sœur Marie-Reine a été précédé le 15 août par celui d’une autre religieuse de la congrégation, Sœur Laetitia Amoussou, ancienne maîtresse des novices et ancienne supérieure régionale d’Afrique. Sœur Laetitia avait fait sa formation à Saint-Maurice puis à l’Ecole de la foi, à Fribourg. On ignore si sa mort est également due au covid.
Une messe de requiem pour Sœur Marie-Reine sera dite à St-Maurice à une date qui reste à préciser. (cath.ch/com/mp)
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