Qui de nous n’a pas, un jour ou l’autre, feuilleté un catalogue avec intérêt ou envie? Matériel informatique, outils de jardin, jouets pour les enfants, mode pour ces dames, tout est offert à notre regard, à notre convoitise et… à notre porte-monnaie!
Mais portons-nous la même attention aux catalogues qui se trouvent ici ou là inscrits dans la Parole de Dieu? Oui, je vous l’accorde, ce ne sont pas des choses qui nous sont proposées, mais des attitudes, des comportements auxquels nous sommes invités ou au contraire, qu’il nous faut radicalement éviter.
C’est le cas dans l’évangile de ce 22ème dimanche, en Marc 7,1…23 avec une étrange histoire, complètement anachronique où des scribes et des pharisiens reprochent aux disciples de Jésus «de prendre leur repas avec des mains impures», c’est-à-dire non lavées. Entendons bien, il ne s’agit pas d’hygiène, mais de pratiques religieuses. La religion poussée à l’extrême: ils veulent faire une haie à la Torah (la Loi de Moïse). Mais il arrive que la haie soit tellement fournie qu’elle finisse par étouffer ce qu’elle prétend protéger. Et dans le cas présent, le lavage des mains l’emporte sur la pureté du cœur.
Jésus ne fait pas de cadeaux en traitant ces pharisiens d’hypocrites: «vous laissez de côté les commandements de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes». L’accumulation de pratiques à observer, par recherche mal comprise de sainteté, risque d’ailleurs d’être un obstacle pour des païens sincères qui voudraient adhérer à la Foi; or, Jésus a un sens très vif de l’universalisme.
Et la question reste d’actualité. L’Eglise a-t-elle le souci de transmettre le message de Jésus dans sa pureté, de montrer son Visage d’amour, son cœur doux et humble? En se rappelant que l’Eglise, c’est chacun, chacune de nous…
«N’est-ce pas la morale de base la plus naturelle que Jésus remet en valeur ici?»
A la foule, Jésus explique: «ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur». Mais à «ses disciples, à l’écart de la foule», il met les points sur les i, pourrions-nous dire! «C’est du dedans, du cœur de l’homme que sortent les pensées perverses». Et devant eux, pour eux, Jésus tourne les pages de son catalogue: inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure.
L’Écriture nous dit ailleurs que le Christ connaît le cœur de l’homme, il sait ce qu’il y a dans l’homme. Alors ne prenons pas trop vite nos distances avec cette liste noire. Remarquons plutôt, que tous ces péchés, puisqu’il faut bien leur donner un nom, se rapportent à l’amour du prochain. Jésus cite quatre groupe de trois vices. Ce qui fait douze; le chiffre de la plénitude, hélas! Parce que tout est là: il faut aimer. Et au soir de notre vie, c’est sur l’amour que nous serons jugés (Jean de la Croix).
Pour les civilisations de l’Antiquité, la beauté de la vertu et la laideur du vice étaient quelque chose de fondamental. N’est-ce pas la morale de base la plus naturelle que Jésus remet en valeur ici? Aucune tradition des ancêtres ne peut aller contre ces lois essentielles que tout homme droit reconnaît au fond de son cœur.
Alors scrutons avec sincérité les pages du catalogue… Et mettons-nous au travail!
Sœur Véronique | Vendredi 27 août 2021
Mc 7, 1-8.14-15.21-23
En ce temps-là,
les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem,
se réunissent auprès de Jésus,
et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas
avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées.
– Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs,
se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger,
par attachement à la tradition des anciens ;
et au retour du marché,
ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau,
et ils sont attachés encore par tradition
à beaucoup d’autres pratiques :
lavage de coupes, de carafes et de plats.
Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus :
« Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas
la tradition des anciens ?
Ils prennent leurs repas avec des mains impures. »
Jésus leur répondit :
« Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites,
ainsi qu’il est écrit :
Ce peuple m’honore des lèvres,
mais son cœur est loin de moi.
C’est en vain qu’ils me rendent un culte ;
les doctrines qu’ils enseignent
ne sont que des préceptes humains.
Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu,
pour vous attacher à la tradition des hommes. »
Appelant de nouveau la foule, il lui disait :
« Écoutez-moi tous, et comprenez bien.
Rien de ce qui est extérieur à l’homme
et qui entre en lui
ne peut le rendre impur.
Mais ce qui sort de l’homme,
voilà ce qui rend l’homme impur. »
Il disait encore à ses disciples, à l’écart de la foule :
« C’est du dedans, du cœur de l’homme,
que sortent les pensées perverses :
inconduites, vols, meurtres,
adultères, cupidités, méchancetés,
fraude, débauche, envie,
diffamation, orgueil et démesure.
Tout ce mal vient du dedans,
et rend l’homme impur. »
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