Terresainte.net
L’acte de vandalisme dans un lieu chrétien a été découvert le 20 août au matin par l’un des religieux du monastère. C’est ce qu’a rapporté la DVHL, l’association allemande pour la Terre Sainte, attachée à rapprocher les catholiques allemands des Lieux Saints depuis un siècle et demi et propriétaire du terrain où l’événement a eu lieu.
La croix était fermement scellée dans la dalle de basalte de l’autel et celui qui l’a enlevée a dû déployer beaucoup de force, selon la journaliste Andrea Krogman, interrogée par Terrasanta.net. Le vandale serait arrivé de la plage ou peut-être du lac par bateau. L’étude des faits montre clairement qu’il ne s’agissait pas d’un accident, mais d’un acte délibéré.
L’incident a été immédiatement signalé à la police israélienne. Le nonce apostolique, Mgr Yllana, et l’ambassade d’Allemagne à Tel Aviv ont également été informés. Malheureusement, les caméras qui surveillent la zone du monastère n’ont pas pu enregistrer l’action. Bien que proche, l’autel, comme d’autres au bord du lac, utilisé par des groupes de pèlerins, n’est pas équipé de caméra de surveillance électronique.
Tabgha, au nord-ouest du lac de Tibériade, abrite plusieurs sanctuaires. Le monastère bénédictin et le couvent franciscain voisin font mémoire, le premier du miracle de la multiplication des pains et des poissons, le second de la primauté de Pierre.
Cet acte antichrétien rappelle un grave précédent: le 18 juin 2015, l’église de la Multiplication des pains et des poissons à Tabgha même a été incendiée pendant la nuit occasionnant d’importants dommages au bâtiment, qui appartient aux bénédictins allemands de l’abbaye de la Dormition à Jérusalem. Des inscriptions en hébreu avaient été trouvées sur les murs, dénonçant «le culte des idoles».
Au bout d’un mois, l’enquête avait abouti à l’arrestation de deux jeunes juifs liés au mouvement de colons ultranationalistes appelé «Les jeunes des collines», actif depuis 2013 et caractérisé par une vision antichrétienne marquée. Il s’agissait de Yinon Reuveni (alors âgé de 20 ans) et de Yehuda Asraf (19 ans). En 2017, à l’issue de leur procès, Reuveni a été déclaré coupable, tandis qu’Asraf, accusé de complicité, a été acquitté.
Régulièrement, les caméras de surveillances ou les religieux sur place sont témoins de gestes antichrétiens ou de volonté de désacralisation des sanctuaires de la part de certains groupes religieux ou de personnes sans gêne. Les communiqués des Eglises appellent régulièrement à ce que la tolérance de l’altérité religieuse et le respect soient enseignés dans toutes les écoles. En Israël comme en Palestine beaucoup de chemin reste à faire dans le domaine de l’éducation. (cath.ch/tsnet/bh)
Rédaction
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