Papamobile: une «4L» pour le pape François 4/4

I.MEDIA prend la route et propose de revenir dans une série de quatre épisodes sur l’histoire récente des papamobiles, ces véhicules uniques utilisés pour les déplacements des pontifes. Dernier épisode avec une 4L au moteur éprouvé qui a trouvé sa place dans le garage du Vatican.

Hugues Lefevre/I.Média

Placée à côté des mercedes rutilantes et autres voitures d’exception, la 4L du «Pavillon des carrosses du Vatican» paraît bien modeste. Entre la Citroën Lictoria Six offerte au pape Pie XI en 1930 et la voiture de série de Renault arrivée en 2013 au Vatican, force est de constater le grand écart. Mais c’est sans doute bien pour cette raison qu’elle a atterri ici, au beau milieu des Musées du Vatican.

Car la voiture française a une histoire qui n’a pas laissé indifférent le pape François. En 2013, quelques semaines seulement après son élection, il reçoit une lettre d’un prêtre italien du diocèse de Vérone. Âgé de 70 ans, don Renzo Zocca a été particulièrement ému par le rêve du nouveau pape de voir une Église des pauvres au service des plus pauvres. Si ce message le touche à ce point, c’est qu’il a passé tout son sacerdoce à œuvrer dans un quartier ouvrier de Vérone.

Souhaitant rencontrer François pour lui raconter son expérience auprès des périphéries, il ne veut pas venir les mains vides au Vatican. «Et quel meilleur cadeau pourrait-il y avoir que ma R4?», se souvient-il dans le magazine Familia Cristiana. C’est en effet avec «ses 30 chevaux» que le prêtre a sillonné son quartier, sa ville et toute l’Italie pour honorer sa mission de pasteur, une mission qui chiffrera au final à plus de 300’000 kilomètres au compteur – à ce titre, c’est sans doute la voiture du Pavillon des carrosses qui a le plus roulé!

«N’est-il pas préférable de la donner aux pauvres?»

Trois semaines après l’envoi de sa lettre, le téléphone don Renzo Zocca sonne. C’est le pape. «J’ai perdu mon souffle. Je ne savais pas quoi répondre!», raconte-t-il. La conversation s’installe en toute simplicité – elle durera 35 minutes en tout. Au sujet de la voiture, le pontife argentin s’enquiert immédiatement de savoir si elle peut encore servir au prêtre. «N’est-il pas préférable de la donner aux pauvres?», insiste-t-il. Don Renzo Zocca lui répond qu’elle a déjà beaucoup donné aux pauvres et qu’elle doit désormais aller à Rome.

François sort alors son agenda pour fixer une date. C’est ainsi que le 7 septembre 2013, la 4L blanche entièrement révisée pénètre dans la Cité du Vatican.

Don Renzo est venu avec une centaines de paroissiens. «Le pape est sorti de Sainte-Marthe (résidence où il loge, ndlr) et nous nous sommes embrassés très fort, pendant plus d’une minute interminable», raconte encore le prêtre âgé. Puis le pape monte à l’avant de la voiture, laissant le prêtre conduire. 30 Km/h; les deux hommes n’iront pas plus vite mais l’émotion est à son comble, surtout quand les paroissiens du prêtre voient débarquer le pontife dans la 4L devenue papamobile.

Au moment de se quitter, le pape, qui s’apprête à repartir seul au volant, lui confie avoir jadis possédé une R4, que les Argentins appelaient «Renoleta». Selon les dires du pape, elle ne l’aurait jamais trahi… (cath.ch/imedia/hl/bh)

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