Le 27 juillet dernier, lors de la première audience du procès de l’immeuble de Londres, le juge Pignatone avait en effet – à la demande des avocats de plusieurs accusés et notamment de celui du cardinal Angelo Becciu – ordonné aux promoteurs de justice de lui remettre la retranscription intégrale des enregistrements vidéo et audio de plusieurs entretiens d’ici le 10 août. Étaient notamment concernés ceux des interrogatoires menés avec le courtier Gianluigi Torzi en juin 2020 et avec Mgr Perlasca – ancien secrétaire du cardinal Becciu à la Première section de la Secrétairerie d’État.
Le promoteur de justice Gian Piero Milano affirme dans une lettre longue de huit pages que seuls les procès-verbaux écrits qui rendent compte des interrogatoires peuvent être adjoints au dossier de l’enquête, mais pas la retranscription intégrale de ces auditions. Les enregistrements vidéo, explique-t-il, ont été effectués, selon les règles, dans le but de «prévenir et de supprimer toute contestation» lors de la rédaction des procès verbaux.
Les enquêteurs du pape François mettent aussi en garde contre le préjudice que pourrait constituer la divulgation de la retranscription complète des enregistrements de Mgr Perlasca. Ce dernier, perquisitionné en février 2020 à la demande du Promoteur de justice, mais non convoqué par le Tribunal, apparaît être, depuis le début des procédures judiciaires, un des témoins les plus importants dans l’enquête menée par les procureurs du Vatican.
Ce refus du promoteur, s’il venait à être accepté par le Tribunal, ne devrait pas satisfaire le cardinal Becciu qui a, à de nombreuses reprises, mis en cause les témoignages de son ancien collaborateur. À l’issue de la première audience, il avait d’ailleurs annoncé poursuivre Mgr Perlasca pour diffamation. (cath.ch/imedia/cd/bh)
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