Dans sa déclaration publiée le 5 août, Mgr Cordileone souligne que le pape a introduit les nouvelles mesures du motu proprio (décret de la décision du pape lui-même)dans un souci d’unité. «Depuis que le pape François a publié Traditionis custodes, j’ai été affligé par certaines réactions irrespectueuses», a ainsi regretté l’archevêque américain dans sa lettre relayée par Catholic News Agency (CNA). Mgr Cordileone déplore même des «attaques calomnieuses contre le pontife».
«Je soutiens le pape François dans son souci de faire en sorte que ceux qui sont attirés par des formes plus traditionnelles de culte catholique affirment également la validité de la forme Novus Ordo de la messe et, finalement, du Concile Vatican II lui-même.» Pour le prélat californien, «en tant que chef visible de l’Église, le pape a une vision globale de la vie de cette dernière et peut percevoir des choses qui nous échappent de notre point de vue plus local.»
Le motu proprio Traditionis custodes, entré en vigueur le 16 juillet 2021, décrète notamment que l’autorisation de célébration de la messe dite en rite extraordinaire, est de la «compétence exclusive» de l’évêque du diocèse. Le document apporte des changements radicaux à la lettre apostolique Summorum pontificum de Benoît XVI, qui avait reconnu, en 2007, le droit de tous les prêtres à célébrer la messe en utilisant le Missel romain de 1962, sans demander la permission à leur évêque.
La messe la plus couramment célébrée dans les églises catholiques du monde entier, enracinée dans le Missel romain promulgué en 1970 par le pape Paul VI, est connue sous plusieurs noms, notamment la «forme ordinaire du rite romain», la «messe de Paul VI» et le «Novus Ordo«.
Mgr Cordileone, qui a été nommé archevêque de San Francisco par Benoît XVI en 2012, déclare également soutenir «la dénonciation», réalisée par le pape François, «des abus liturgiques généralisés» . «De tels abus ont été condamnés par les différents niveaux de direction de l’Église depuis des décennies, et pourtant, ils continuent.»
Dans sa déclaration, l’archevêque de 65 ans explique par ailleurs sa décision d’autoriser une célébration mensuelle de la messe traditionnelle à la cathédrale de San Francisco. Il relève avoir approuvé la demande avant la publication de Traditionis custodes, en juin 2021, «en réponse à la demande d’un groupe de fidèles».
Suite à la publication du motu proprio, Mgr Cordileone avait déclaré à CNA que les messes traditionnelles en latin continueraient d’être proposées dans l’archidiocèse, «eu égard aux besoins et aux désirs légitimes des fidèles». Il a toutefois précisé que, selon les préoccupations du pape François, les célébrations de la messe en rite extraordinaire devaient se poursuivre en «mettant l’accent sur l’unité, qui doit toujours être devant nos yeux dans chaque célébration de la messe, quelle que soit sa forme ou son rite.»
Dans son message, l’archevêque ajoute qu’il «incombe dès maintenant à tous les catholiques de faire preuve de respect envers le Saint-Père, ainsi que de patience et de compréhension les uns envers les autres, quelle que soit la forme sous laquelle on choisit de célébrer la messe.»
Considéré généralement par les médias comme «ultra-conservateur», notamment à cause de son opposition virulente au mariage homosexuel, Mgr Cordileone a déclaré par le passé qu’il partageait une grande partie des opinions du pape François. (cath.ch/cna/rz)
Raphaël Zbinden
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