Ces armes, parce que dotées de «capacités d’auto-apprentissage ou d’auto-programmation, laissent nécessairement place à un certain niveau d’imprévisibilité», assure le Saint-Siège, et ne respectent donc pas le «principe de distinction». La représentation diplomatique du pape alerte tout particulièrement sur les risques pour les civils que comporte l’utilisation d’essaims de mini-drones «kamikazes» dotés de capacités autonomes.
Une arme autonome ne peut pas «être un sujet moralement responsable», explique encore la représentation vaticane. Ce qui pose selon elle des problèmes du point de vue de l’éthique mais aussi du droit, parce que ce dernier est fondé sur «la reconnaissance de la personne humaine en tant que sujet responsable». En outre, «l’abandon aux machines de la décision sur la vie et la mort supprime la charge morale intrinsèquement associée aux opérations militaires», insiste la mission auprès de l’ONU.
Rappelant le discours prononcé par le pape François à l’Assemblée générale de l’ONU, le 25 septembre 2020, dans lequel il avait alerté sur les dangers des armes autonomes, la représentation vaticane juge «crucial de maintenir un contrôle humain significatif» sur ces systèmes d’armes. «Sans aucune supervision humaine directe, ces systèmes pourraient commettre des erreurs dans l’identification des cibles».
Prônant l’exclusion des systèmes incompatibles avec le droit international, le Saint-Siège souligne la «prise de conscience de ces questions parmi d’éminents scientifiques, ingénieurs, chercheurs, militaires, éthiciens et la société civile au sens large» sur ces questions. Le Vatican dénonce la «quête incessante de la supériorité technologique sur l’adversaire» aux dépens des considérations éthiques malgré les «exemples dramatiques» dont regorge l’histoire. (cath.ch/imedia/cd/rz)
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