Kurt Salomon a passé les derniers jours de sa vie à la Maison de Tara à Chêne-Bougeries, rapporte le quotidien Tribune de Genève. Il était né en décembre 1935 à Aix-la-Chapelle, à l’ouest de l’Allemagne. La persécution croissante des juifs par les Nazis avait obligé sa famille à fuir en Hollande puis en Belgique. Début 1942, à l’âge de 6 ans, il avait reçu l’étoile jaune qu’il a conservée jusqu’à sa mort.
Pour protéger leurs enfants, les parents de Kurt les ont fait baptiser et cachés au couvent d’Auderghem, près de Bruxelles. Dénoncés par un courrier à la Gestapo, Kurt et sa sœur Ruth n’ont dû leur salut qu’aux «partisans qui vidaient les boîtes aux lettres, chaque nuit», témoigne-t-il. Dans les derniers mois de la guerre, les parents ont récupéré leurs deux enfants et ont été envoyés dans le camp de transit de Malignes sur la route d’Auschwitz.
Libérés par les Américains, Kurt Salomon et sa famille sont retournés à Aix-la-Chapelle, ne pouvant travailler avec le statut d’apatride en Belgique.
Devenu ingénieur en textile, il est arrivé en Suisse en 1963 pour épouser une Zurichoise. Il s’est installé ensuite à Genève pour des raisons professionnelles.
Kurt Salomon avait témoigné lors de la journée de souvenir des victimes de l’holocauste à Montreux pour la Fondation Gamaraal. (cath.ch/tdg/rz)
Raphaël Zbinden
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