Dans une déclaration le 21 juillet sur la page Facebook de leur Conférence épiscopale, ils ont exhorté les parties en conflits à la paix, rappelant que «la guerre ne détruit que des vies et des propriétés, mais rien de plus». «Le choix à faire ne devrait pas être une guerre, mais la paix et la réconciliation», ont-ils souligné dans leur texte, publiée à l’issue de leur assemblée ordinaire qui s’est tenue à Addis Abeba, du 13 au 16 juillet 2021.
Pour les évêques de la CBCE (Conférence des évêques catholiques d’Ethiopie), «l’horreur de la guerre n’est jamais un remède aux torts ou encore une solution à une crise». Car, la guerre n’apporte que «des souffrances indescriptibles», et le prix que des innocents paient est incalculable.
En tant que pasteurs, nous ne pouvons que donner de ce que nous avons: l’espoir qui vient de notre foi en Dieu et au Christ», ont-ils encore indiqué, tout en se réclament «proches» de tous ceux dont la vie a été affectée par la guerre. Pour certains, il est déjà trop tard, et nous prions pour que le sacrifice de leur vie ne soit pas vain.
Ils ont exprimé leur reconnaissance aux bonnes volontés qui œuvrent «sans relâche» pour soulager les souffrances de la population civile, les encourageant à faire en sorte que personne ne soit oublié ou exclu. Dans le même ordre d’idées, ils invité les autorités des deux parties, à permettre à l’aide humanitaire d’accéder sans entrave à la population civile.
Les évêques ont déploré l’absence de Mgr Tesfasilassie Medhin, évêque de l’éparchie d’Adigrat (un diocèse territorial régi par un évêque ou éparque de l’une des églises chrétiennes orientales), qui n’a pas pu se rejoindre à l’assemblée, en raison de la guerre au Tigré, et qui, avec son clergé, souffrent en permanence de cette guerre et de sa crise humanitaire.
Depuis novembre 2020, un conflit armé oppose les soldats gouvernementaux aux rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), dans un conflit d’ordre indépendantiste. Les agences humanitaires des Nations unies ont donné l’alerte le 11 juin dernier face à la situation critique dans laquelle se trouvent des millions de personnes dans la région du Tigré privés d’une aide alimentaire, en raison du blocage exercé par des groupes armés. Selon l’Unicef quelque 350’000 personnes seraient menacées de famine parmi lesquelles 30’000 enfants.
En mai dernier, le Haut-Commissariat des Nations aux Réfugiés (HCR) a estimé que le conflit du Tigré provoquait une crise humanitaire massive, marquée par un déplacement de milliers de réfugiés. Ils fuient les combats en cours dans la région pour rejoindre l’est du Soudan, en quête de sécurité.(cath.ch/ibc/bh)
Ibrahima Cisse
Portail catholique suisse
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