Suspendue au dessus de la vallée du Rhône, la maison des Béatitudes, à Venthône, offre un cadre idéal pour les enfants et les jeunes. «Nous organisons des camps depuis 25 ans, explique la responsable, Soeur Cecilia. D’abord pour les enfants des familles et des amis de la communauté, puis nous avons rejoint l’organisation des camps vocations en Suisse romande (CRV) en 2003».
Les 41 enfants présents cette année, une trentaine de filles et une dizaine de garçons, viennent du Valais et de Suisse romande, mais aussi de France et de Belgique. Quelques-uns sont des habitués, mais les deux tiers sont des nouveaux, se réjouit Soeur Cecilia. Le plaisir de les recevoir est d’autant plus grand qu’à cause du covid, les camps de l’an dernier ont été annulés.
Sur la porte de la maison, la charte du camp-voc est affichée: «J’ouvre mon coeur à Dieu et j’accueille ce qu’il veut me dire cette semaine. Je suis attentif à tous les enfants qui vivent le camp avec moi pour que tous se sentent bien…» A priori l’injonction a porté ses fruits.
Aidée d’Emilie, Soeur Cecilia, s’affaire à préparer des thermos de thé et des gâteaux pour le pique-nique en forêt des enfants. Profitant d’une éclaircie, ils sont partis ce matin pour une randonnée le long du Bisse Neuf. Gonflé par les pluies des jours précédents, le canal qui traverse la forêt de pins, charrie des eaux boueuses et tumultueuses. Cette balade est l’occasion de rendre très concret le thème du camp de cette année consacré à la sauvegarde de la création.
Sur la place de pique-nique, l’effervescence est grande. Après une prière chantée et la bénédiction du repas par le Père Benoît-Joseph, chacun tire de son sac sandwichs, carotte crue, oeufs, fromage… Les animateurs s’affairent à préparer un gros feu qui servira non seulement à réchauffer les corps mouillés, mais surtout à griller sur des bâtons de délicieux marshmallows.
«Nous nous sommes fait plein de nouveaux amis», racontent Ioana, 8 ans, et sa soeur Ema, 10 ans. Elles ont apprécié le mélange entre les jeux, le partage, les bricolages, la catéchèse et les célébrations. «Hier nous avons parlé de l’arche de Noé, dans laquelle il a mis un couple de tous les animaux. Et Dieu a fait tomber la pluie à cause de la méchanceté des hommes. Ensuite il y a eu les confessions. Ça fait du bien de dire des choses à un prêtre et si on a fait du mal d’être pardonnée», raconte Ema.
Greg, 19 ans, est l’un des animateurs, aujourd’hui étudiant en chimie, c’est un habitué des camps-vocs, auxquels il a participé déjà comme enfant. «Mon oncle, le Père Jean-Marie, était le responsable du camp.» Cette semaine est pour lui, un moment important de ressourcement, même si elle n’est pas de tout repos. «Heureusement, j’adore les enfants». Qui le lui rendent bien.
Rassasiés, les enfants s’égaient dans les environs, sur les balançoires, au jeu de pétanque, mais surtout autour des fontaines… pour guider l’écoulement de l’eau dans la pente avec un bâton ou les mains, ou délicatement construire un pont de pierres au dessus du courant. La troupe, toujours accompagnée par la pluie, se remet ensuite en marche le long de la route, ponctuée par des alertes «attention voiture!». Le bercail où un bon goûter attend les marcheurs est enfin en vue.
Après cette journée dans la nature, la célébration a été déplacée en fin d’après-midi. Les enfants se rassemblent sous la tente dressée dans le pré au dessus de la maison. «Cette année nous ne pouvons malheureusement pas utiliser la chapelle, car elle est trop petite et ne nous permettait pas de respecter les mesures anti-covid», déplore Soeur Cecilia. Quelques icônes, des tentures, des fleurs et des bougies ont fait l’affaire pour donner un peu d’âme au lieu. «Bienvenue chez Toi, dansez, jouez, priez, élevez les mains» chantent les jeunes en joignant les gestes à la parole, tandis que la pluie tambourine sur la toile.
«Nous fêtons aujourd’hui saint Bonaventure, explique le Père Benoît-Joseph. C’est un saint important car il est le premier à avoir écrit la vie de saint François d’Assise, dont le cantique des créatures tisse la trame de notre camp.» «Loué soit mon Seigneur pour notre sœur l’eau, qui est très utile, humble, précieuse et chaste!», chantait François… (cath.ch/mp)
Les Camps Voc’
«Les Camps-vocations existaient déjà avant la création du Centre romand des vocations (CRV), en 1967. Disons qu’ils ont été officialisés avec le CRV». L’organisme finance la communication et la publicité et intervient pour combler l’éventuel déficit financier d’un camp. Il donne le thème de chaque année, en fonction des événements proposés par l’Eglise. Ces rendez-vous estivaux rassemblent de 250 à 300 jeunes, selon les années. Huit camps ont lieu durant cet été 2021. MP
Maurice Page
Portail catholique suisse
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