Olivier Schöpfer, Relais
Pourquoi quittez-vous, après six ans, votre fonction de vicaire épiscopal?
Christophe Godel: Mon mandat de cinq ans s’est terminé l’année passée. Comme Mgr Charles Morerod [évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, ndlr.] commençait alors la réflexion en vue d’une réorganisation diocésaine, il m’a demandé de pouvoir le prolonger d’une année supplémentaire. Aujourd’hui, notre évêque est prêt pour passer à une nouvelle étape en redistribuant autrement les fonctions, comme il l’a annoncé récemment.
Que pensez-vous de la nomination des laïcs comme responsables des régions diocésaines?
En ayant collaboré avec beaucoup de laïcs, en particulier dans le partage des tâches au vicariat épiscopal, j’ai pu mesurer leurs compétences et la complémentarité de nos vocations au service de l’Eglise. Je pense qu’ils seront d’excellents collaborateurs pour l’évêque, qui pourra s’appuyer sur eux en toute confiance.
J’espère aussi que cette nouvelle configuration permettra aux deux évêques et au nouveau vicaire général d’être davantage présents dans les différentes parties du diocèse.
Vous allez retrouver un poste en paroisse. C’était un rêve qui se réalise?
Je suis content de retrouver le terrain pastoral local. Pendant six ans, le contact direct avec les gens était plus restreint. Mon rôle a plutôt été d’aider les prêtres, les diacres, les consacrés, les laïcs à pouvoir exercer leur mission, en favorisant la vie de l’Eglise de différentes manières. Je suis curieux de découvrir comment je reprendrai un ministère paroissial avec l’expérience que j’ai acquise dans la mission actuelle.
Quel bilan tirez-vous des années passées comme vicaire épiscopal, à titre personnel et au niveau de l’Eglise catholique dans le canton de Vaud?
Le canton de Vaud est une grande région, avec une population catholique aussi nombreuse que le Valais et plus grande que les autres cantons romands. La provenance multiculturelle de beaucoup de catholiques est une chance et une richesse, car chacun arrive avec sa foi vivante qui stimule tout l’ensemble. J’ai acquis une conscience beaucoup plus vive de la complémentarité des ministères, des vocations, des charismes.
«C’est l’Esprit Saint qui est le grand architecte, et nous devons apprendre à l’écouter pour ne pas tomber dans le fonctionnarisme et l’activisme»
J’ai vu que la même mission fondamentale du Christ s’exprime dans la vie paroissiale, dans les aumôneries, etc. et que chaque ministère est important et complémentaire aux autres. La relation avec les autres communautés chrétiennes a été un grand plaisir, ainsi que la meilleure découverte des communautés juives et musulmanes. Les contacts avec les personnes impliquées dans le monde politique ont aussi été de très belles expériences avec une volonté commune de travailler ensemble pour le bien de tous.
Quel est le message que vous voudriez laisser aux catholiques de ce canton?
Restez connectés à l’Esprit Saint! Comme Vaudois, nous avons des compétences pour organiser les choses, mais comme le dit régulièrement le pape François, nous sommes une Eglise et pas une ONG. C’est l’Esprit Saint qui est le grand architecte, et nous devons apprendre à l’écouter pour ne pas tomber dans le fonctionnarisme et l’activisme.
Comme vicaire épiscopal, j’ai eu la joie de donner souvent le sacrement de la confirmation. Cela a été à chaque fois une piqûre de rappel pour ne pas oublier que le chrétien est une personne qui a reçu les dons du Saint Esprit pour lui permettre de souffler dans sa vie, un peu comme le vent qui fait avancer le bateau grâce aux voiles qu’il a déployées. Ainsi, nous pouvons avancer au large, être une Eglise en sortie, au service de tous, de Dieu et de nos frères et sœurs. (cath.ch/relais/os/rz)
Rédaction
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