La paroisse francophone de Bâle démolit son clocher

La paroisse francophone du Sacré-Cœur de Bâle va démolir le clocher de son église. Délabrée et sans cloches, la tour des années 1950 n’avait qu’une fonction visuelle. Une affaire qui illustre cependant le recul du nombre de fidèles et la nécessité de repenser les structures ecclésiales dans le canton.

Ueli Abt kath.ch / traduction adaptation Maurice Page

Une sorte de collier en bois a été posé autour de la tour pour empêcher qu’un morceau de béton ne tombe sur la tête de quelqu’un. Le clocher de l’église paroissiale du Sacré-Coeur dans le quartier «Am Ring» de Bâle, construit à la fin des années 1950, aurait besoin d’une rénovation urgente. Mais c’est une solution plus radicale qui a été adoptée: sa démolition sans remplacement.

«La paroisse veut éviter des conséquences plus graves. L’alternative était d’abandonner complètement l’église», explique Cornelis Bezuijen, membre du conseil paroissial du Sacré-Cœur. Comme dans d’autres endroits, la paroisse est aux prises avec une perte progressive de ses membres. et une situation financière difficile.

Beaucoup de locaux, peu de pratiquants

«L’Eglise catholique-romaine de Bâle-Ville ne peut et ne veut plus investir dans cet édifice. L’espace disponible dans les bâtiments d’église à Bâle est trop grand par rapport au nombre de membres, un changement structurel est nécessaire», commente Matthias Schmitz, son responsable de l’information.

Cornelius Bezuijen a passé les dernières années à chercher des solutions pour la tour délabrée. Car en discutant avec les paroissiens, il est rapidement apparu que la préservation du bâtiment était très importante pour l’identité de la communauté catholique francophone de la ville de Bâle. De nombreux pratiquants, en particulier ceux d’un rayon plus large, se sentent fortement liés à la paroisse. Certains viennent même d’Alsace, du Jura ou du canton de Fribourg.

La rénovation de la tour aurait coûté près d’un quart de million de francs. Sa démolition coûtera la moitié. Les paroissiens se sont fait une raison et ont accepté de la voir disparaître. La démolition doit avoir lieu à la fin de l’année.

La commission du patrimoine de la ville a également donné son feu vert. Rien ne s’opposait à la démolition de la tour, l’église n’étant ni classée ni inscrite à l’inventaire des bâtiments dignes de protection. Seul le ›Heimatschutz’ a critiqué le fait de voir disparaître un «point d’exclamation architectural».

«Le fait que la tour soit détruite ne constitue pas un grand changement de notre point de vue», souligne Matthias Schmitz. »Il n’y a jamais eu de sonnerie et la tour a toujours eu une fonction purement visuelle». Déjà lors de la construction, l’architecte avait envisagé une variante sans tour. Même sans campanile, l’église est facilement reconnaissable comme telle. (cath.ch/kath.ch/mp)

Maurice Page

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