«Le ›large consensus’ voulu par le président de la République n’existe pas et l’on voit triompher une volonté idéologique malgré de nombreuses alertes – parfois de simple bons sens – exprimées par nos concitoyens», déplore Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France.
La mesure phare du projet de loi bioéthique était l’extension de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires et non plus qu’aux seuls couples hétérosexuels souffrant de problèmes d’infertilité.
Après deux ans de travaux ponctués par plusieurs allers-retours entre l’Assemblée nationale et le Sénat, des débats houleux et des centaines d’amendements passés au crible, le texte a été définitivement adopté, mardi 29 juin, par 326 voix pour et 115 contre à l’Assemblée nationale.
«Le socle de la ›bioéthique à la française’ dont notre pays était si fier est gommé: la dignité propre à tout être humain – petit et grand – n’est plus le point focal», estime le président de la CEF.
Maintenant que la loi de notre pays autorise de nouvelles transgressions, il importe plus que jamais que chacun trouve les moyens de la vigilance et d’un discernement personnel afin de faire ses choix en pleine conscience de ses conséquences éthiques, prévient Mgr de Moulins-Beaufort.
La satisfaction d’un besoin – même légitime -, le principe d’égalité, les besoins de la recherche scientifique, la peur du handicap ne peuvent justifier qu’on traite l’être humain comme un matériau manipulable et éliminable, ajoute encore Mgr de Moulins-Beaufort.
«Si la loi dit le droit, elle ne dit pas le bien. Ce nouveau cadre législatif fait sauter de nouvelles digues éthiques et renvoie chacun, plus que jamais, à sa responsabilité personnelle», conclut le communiqué.
Outre l’ouverture de la PMA, la loi bioéthique contient diverses mesures comme la levée de l’anonymat des donneurs de gamètes (sperme ou ovocytes). Elle offre la possibilité aux adultes nés d’un don d’accéder à sa majorité à des données non-identifiantes du géniteur comme l’âge, les caractéristiques physiques ou la situation familiale et professionnelle.
S’ils le souhaitent, ils peuvent connaître l’identité du donneur mais l’absence de filiation, en dépit de la connaissance de l’information, demeurera intacte. La Gestation pour autrui (GPA) reste toutefois toujours interdite en France. (cath.ch/com/bh)
Bernard Hallet
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