Liban: les chefs religieux qui participeront à la rencontre au Vatican

Le 1er juillet 2021, à la demande du pape François, quelque 10 chefs religieux – six catholiques, trois orthodoxes et un protestant – participeront au «sommet œcuménique pour la paix au Liban» au Vatican. Qui sont-ils et quelles communautés représentent-ils?

Qui sont les catholiques?

1. Le cardinal Bechara Boutros Raï sera bien entendu présent pour porter la voix des maronites. Cette Église, constituée en patriarcat en 685, a toujours été rattachée à Rome et représente la plus importante communauté chrétienne au Liban (25% sur les 33% de chrétiens). Nommé à sa tête il y a maintenant presque 10 ans, le patriarche Raï est un proche du pape François qu’il a rencontré à maintes reprises. Alors que son pays traverse une crise économique et diplomatique sans précédent, il multiplie les admonestations envers la classe politique, à ses yeux très corrompue.

2. Pour représenter la communauté chaldéenne au Liban, le pape pourra compter sur la présence de Mgr Michel Kassarj. Dirigée par le cardinal Sako, cette Église a son siège en Irak. Ces derniers mois, le conseil communautaire chaldéen s’est également alarmé de la situation du pays du Cèdre, jugeant «inadmissible et insupportable» le retard de la formation du gouvernement au Liban.

3. A également été convié Mgr Cesar Essayan, vicaire apostolique de l’Église latine. Érigé en 1953, pour les catholiques de rite romain au Liban, ce patriarcat très récent ne veille que sur une poignée de fidèles. À sa tête depuis 2016, Mgr Essayan est né dans une famille arménienne orthodoxe, et a grandi chez les frères maristes. Il est particulièrement investi auprès des plus démunis et se distingue par son franc-parler sur la situation du pays.

4. Le patriarche Youssef Absi est quant à lui convié au Vatican pour représenter la communauté melkite. Élu élu le 21 juin 2017, ce dernier porte le titre de patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem. Résidant à Damas, il veille sur environ 2 millions de fidèles en comptant la diaspora, également présente au Liban.

5. Chez les catholiques, devrait également être présent le patriarche syro-catholique Ignace Youssef III Younan. Cette Église est issue de la communauté syriaque d’Antioche : ayant adopté la christologie monophysite, elle a rompu avec Rome et Constantinople au concile de Chalcédoine en 451. Aujourd’hui, une partie des fidèles de cette petite communauté unie à Rome depuis le 17e siècle réside au Liban – où se trouve son patriarcat.

6. Après la mort du patriarche Grégoire Pierre XX Ghabroyan, décédé le 25 mai dernier, l’Église catholique arménienne attend de savoir quel délégué la représentera ce 1er juillet. Les arméniens catholiques n’étant que 600’000 dans le monde dont 400’000 en Arménie, cette Église reste minoritaire au Liban.  

Qui sont les orthodoxes?

7. Parmi les orthodoxes attendus ce 1er juillet, figurera le chef de l’Église grecque orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient, Youhanna X Yazigi. Cette communauté dont le siège se trouve à Damas est la deuxième communauté la plus importante après les maronites. Cette communauté « fait preuve d’une grande ouverture et une grande solidarité » et est très active an matière de dialogue avec l’Église catholique, a exprimé le cardinal Brian Farrell, secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l’Unité des chrétiens, lors d’un présentation de l’événement du 1er juillet au Vatican.

8. Aram Ier Kechichian, Catholicos du Siège de Cilicie de l’Église apostolique arménienne sera également présent au nom de la communauté orthodoxe arménienne. La présence de cette Église au Liban s’explique par le génocide du 20ème siècle qui poussa le catholicossat de la Grande Maison de Cilicie à s’établir à Beyrouth en 1930. Très engagé en matière de dialogue œcuménique, Aram Ier Kechichian a joué un rôle majeur au sein du Conseil des Églises du Moyen-Orient. Présent à Bari en 2018, il a rencontré le pape François pas moins de trois fois. Cette Église est selon certains la troisième communauté chrétienne au Liban.

9. Sera également présent le patriarche Ignace Aphrem II, à la tête de l’Église syrienne orthodoxe. Héritière de la tradition syriaque, cette Église dispose d’un grande nombre de fidèles à Beyrouth, au Mont-Liban et dans la vallée de la Beqa’à. Ignace Aphrem II a accueilli la dernière Commission internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et les Églises orthodoxes orientales à Beyrouth.

Un protestant

10. Pour représenter les protestants, le pape François a également convié Joseph Kassabhas, chargé de représenter la communauté évangélique du Liban. Cette communauté est née après le « réveil intellectuel » de la partie arabophone de l’Empire ottoman au 19ème siècle, a expliqué le cardinal Brian Farrell. Elle est aujourd’hui très active dans le domaine de l’éducation. (cath.ch/imedia/cg/bh)

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