Dans sa note, le cardinal Gambetti annonce vouloir préciser l’instruction publiée par la Secrétairerie d’État le 12 mars dernier qui supprimait les célébrations individuelles et limitait la célébration de la forme extraordinaire du rite romain dans la basilique Saint-Pierre du Vatican. Entrée en vigueur le 22 mars suivant, cette instruction — qui avait suscité des critiques — avait pour but de s’assurer que les messes célébrées le matin à la basilique Saint-Pierre l’étaient «dans un climat de recueillement et de décorum liturgique».
Ainsi, le cardinal Gambetti invite les prêtres ou évêques qui souhaitent dire la messe dans la basilique Saint-Pierre entre 7h et 9h du matin à préférer la concélébration aux messes individuelles ou privées. Cependant, le haut prélat rappelle un certain nombre d’exceptions à cette recommandation. Il assure qu’il est possible de recourir à une célébration individuelle dans la forme extraordinaire du rite romain lorsque cela répond aux «désirs particuliers et légitimes» des fidèles.
À cet égard, l’archiprêtre de la basilique s’inscrit explicitement dans l’esprit de Summorum pontificum. Interrogé par le média officiel du Saint-Siège Vatican News à propos des personnes qui désirent participer à une messe en latin, le cardinal Gambetti répond que Summorum pontificum est «clair». Comme le souhaitait Benoît XVI, la messe selon le Missel de Pie V restera la forme extraordinaire du rite: «ce qui est exceptionnel ne doit pas devenir l’ordinaire, sinon on risque de déformer le sens de l’enseignement de l’Église», souligne l’archiprêtre de la basilique Saint-Pierre.
Cette mention faite au motu proprio de Benoît XVI a lieu alors que des rumeurs, diffusées par des médias traditionalistes, ont vu le jour ces dernières semaines. Elles s’inquiètent d’une possible révision, voire d’une abrogation du motu proprio qui établit les deux formes du rite romain: l’une ordinaire, le missel romain postérieur à Vatican II, publié par le pape Paul VI; l’autre extraordinaire, le missel de Pie V, publié pour la dernière fois par Jean XXIII en 1962.
En outre, le cardinal Gambetti profite de l’occasion pour «rappeler le sens et la valeur de la concélébration eucharistique» et l’importance de la présence et de la participation des fidèles à cette célébration, deux principes au cœur de la constitution du concile Vatican II sur la «sainte Liturgie».
Fort des recommandations des Pères conciliaires concernant la nature communautaire de la liturgie, le haut prélat affirme que, «lorsque cela est possible, il est plus qu’opportun que les prêtres concélèbrent» dans la basilique. Il en va de même pour les fidèles, seuls ou en groupe, qui sont invités à «participer à la même messe afin qu’elle soit une expression de fraternité et non de particularismes qui ne reflètent pas le sens de la communion ecclésiale manifestée par la célébration eucharistique».
Dans le même esprit, le cardinal Gambetti encourage à ne pas «sous-estimer l’importance de la compréhension de la langue dans la liturgie», notamment à la basilique Saint-Pierre où des pèlerins du monde entier se rendent chaque matin. (cath.ch/imedia/at/bh)
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