Bien qu’elle ait été accueillie avec tous les égards, à Touba, par des dignitaires de la confrérie des mourides, François Hélène Gaye a cependant subi des attaques en rapport à sa visite. Pour ces détracteurs, étant non musulmane, elle n’aurait pas dû pouvoir accéder à ce lieu sacré. Pour ces musulmans radicaux, le fait de porter une croix à proximité de la sépulture a de plus été «un signe de profanation».
L’abbé Jacques Seck, prêtre à la retraite et très respecté dans le pays à cause de son engagement dans le dialogue islamo-chrétien, a rappelé dans les médias que Françoise Hélène Gaye n’était pas la première catholique à se rendre à Touba auprès des dignitaires mourides. Le cardinal sénégalais Théodore-Adrien Sarr, ainsi que des prêtres s’y sont également rendus.
Résidant aux Etats-Unis, Françoise Hélène Gaye a mis en place un Collectif pour la défense des droits d’Adji Sarr (CODDAS). Cette orpheline d’une vingtaine d’années a accusé en février 2021 un homme politique, Ousmane Sonko – l’un des principaux dirigeants de l’opposition – de l’avoir violée et menacée de mort. L’affaire, en cours devant la justice, avait provoqué de violents troubles au Sénégal, au cours desquels 14 personnes avaient été tuées.
Tout en réaffirmant sa foi chrétienne, et son respect du clergé, Françoise Hélène Gaye a précisé à cath.ch que sa visite au caveau n’avait «rien de politique», et qu’elle était uniquement motivée par «le respect et l’admiration» envers la communauté mouride. La démarche avait aussi pour but de «renforcer» la cohésion nationale et de valoriser les grandes figures religieuses du pays. (cath.ch/ibc/ag/rz)
Ibrahima Cisse
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