Chaque année, des représentants des pays membres de l’Organisation internationale du travail se retrouvent à l’occasion de cette conférence conçue comme un forum sur les questions sociales liées au monde du travail. Ce parlement international du travail a également la charge de concevoir les normes internationales en matière de protection des travailleurs.
Dans une longue allocution en espagnol, le pape François s’inquiète des conséquences de la pandémie sur le monde du travail, la crise ayant engendré des pertes d’emplois sans précédents en 2020. Dans ce contexte, il met en garde contre le risque d’isolationnisme, de nationalisme et invite à s’éloigner «d’un consumérisme aveugle». Il est temps de mettre en place des conditions de travail décentes issues «d’une négociation collective» fondées sur le bien commun, plaide-t-il.
Certains travailleurs – à l’exemple des migrants – sont tout particulièrement touchés par la crise et doivent selon lui être protégés en priorité. Il appelle donc l’Église à veiller à ce que toutes les personnes vulnérables – malades, handicapées ou encore dépendantes – puissent avoir la garantie d’une protection sociale adaptée. Il dénonce plus globalement la situation des travailleurs dissimulés, non couverts par les systèmes de protection sociale.
Reprenant les fondamentaux de la Doctrine sociale de l’Église, le pontife invite également à une correcte compréhension du travail, prenant soin de l’homme et de la Création. Pour atteindre cet objectif, il suggère de valoriser davantage l’apport de cultures marginalisées – à l’image de la culture indigène – qui mettent concrètement en pratique la solidarité.
Évoquant la mission des entrepreneurs, le 266e pape les exhorte à davantage œuvrer au service des autres et à lutter contre la pauvreté. «Parfois, quand on parle de propriété privée, on oublie qu’il s’agit d’un droit secondaire, qui dépend de ce droit primaire, qui est la destination universelle des biens», souligne-t-il.
Rappelant le droit à se syndiquer, il met enfin en garde les syndicats contre le risque de corruption, les invitant à veiller sur les travailleurs tels des gardiens qui surveillent et protègent «ceux qui se trouvent à l’intérieur de la cité du travail». Pour le pape, il leur revient de «se concentrer sur les situations concrètes des quartiers et des communautés dans lesquels ils œuvrent». (cath.ch/imedia/cg/rz)
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