A l’occasion de la Journée des réfugiés du 19 juin 2021, les Eglises et communautés religieuses s’associent à la manifestation «Les nommer par leur nom» dans plusieurs villes de Suisse romande.
Plus de 44’000 personnes sont décédées depuis 1993 aux frontières extérieures de l’Europe. Des hommes, des femmes, des jeunes, des enfants, des bébés. Dans le cadre de la Journée internationale des réfugié-es, les noms de ces disparus seront lus lors de commémorations dans dix villes suisses, et inscrits sur des banderoles de tissu qui seront suspendues aux façades de certaines églises.
Environ 130 organisations participent à l’action «Les nommer par leur nom», au travers de différentes manifestations et cercles de silence. Ces organisations dénoncent la passivité de l’Europe et de la Suisse. Elles considèrent comme un scandale que l’Union européenne, les nations européennes et la Suisse regardent sans trop réagir comment des milliers de fugitifs meurent sans raison et des centaines de milliers de réfugiés vivent dans des camps aux frontières extérieures de l’Europe, dans des conditions catastrophiques. Elles considèrent cette attitude comme une mise en danger des acquis de la civilisation européenne.
La «List of Death» de l’ONG UNITED recense plus de 44 000 personnes décédées sur le chemin vers l’Europe – un chiffre qui ne comporte que les cas documentés. Cette liste est constituée et tenue à jour par le réseau «UNITED for Intercultural Action – European network against nationalism, racism, fascism and in support of migrants and refugees«. Elle repose sur les données d’environ 550 organisations membres, réparties dans 48 pays.
Les organisateurs appellent en outre à une action de cartes postales. Les citoyens sont invités à les envoyer aux élu-e-s de leur canton au parlement fédéral en les appelant à s’engager pour que la Suisse devienne un port sûr et en acceptant, la motion déposée en 2019 sous le titre Urgence humanitaire en Méditerranée. Pour que la Suisse soit solidaire du mécanisme coordonné de répartition post débarquements.
À Lausanne, les actions sont organisées le samedi 19 juin dans et devant l’église Saint Laurent avec une célébration interreligieuse à 14h en mémoire des personnes qui ont perdu la vie sur la route de l’exil, organisée par S. Egidio, l’UVAM (Union vaudoise des associations musulmanes), Solidarité Églises Migration Vaud et l’ACAT-Suisse.
Dès 15h sur la place se tiendront des stands et animations sont des associations engagées au côté des personnes réfugiées. Un cercle de silence se tiendra de 16h à 17h pour écouter les noms des personnes disparues sur la route de l’exil.
A Genève les manifestants se réuniront à la Place Simon-Goulart, près du temple de St-Gervais) samedi 19 juin, de 10h à 20h et dimanche 20 juin, de 11h à 15h. Avec notamment la lecture et l’écriture des noms des disparus en Mer Méditerranée. Le rassemblement est organisé par AGORA (Aumônerie genevoise oecuménique auprès des requérants-tes d’asile), Sos Méditerranée Suisse (section Genève) et Seebrücke en partenariat avec l’Organisation pour la promotion des droits humains (APDH), 3ChêneAccueil, Association découvrir, Vivre ensemble, l’Eglise catholique romaine (ECR) et l’Eglise protestante de Genève (EPG).
A Neuchâtel, un cérémonie de Mémoire en silence à la lumière des bougies aura lieu le samedi 19 juin de 19h à 21h à la Passerelle de l’Utopie (Quai-Ostervald). La lecture des noms noms des personnes décédées, avec des intermèdes musicaux, se déroulera le dimanche 20 juin de 9h à 19h au Temple du Bas, rue du Bassin. La journée s’achèvera par une célébration interreligieuse avec des témoignages. (cath.ch/com/mp)
Maurice Page
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