«J’ai eu de la chance car Arcabas a accepté que je le filme à un moment de sa vie où il ne recevait plus beaucoup de monde. Ce tournage a été un cadeau mutuel», indique Gaëlle May, lauréate du Prix Good News 2021 de Cath-Info.
Une chance, tant Arcabas (de son vrai nom Jean-Marie Pirot) était, selon sa fille Isabelle, «peu disert et ne commentait pas sa peinture». Son œuvre est connue en France, en Italie, en Belgique et au Canada.
C’est le premier long métrage de la réalisatrice valaisanne. Il contient également des rencontres avec, entre autres, le maître-verrier Christophe Berthier et Etienne Pirot, le fils d’Arcabas, qui racontent le peintre, né en 1926 en Lorraine.
Le projet a nécessité 15 jours de tournage et s’est étiré sur quatre ans. Point d’orgue: les deux jours passés à l’atelier d’Arcabas, à Saint-Pierre-en-Chartreuse. Gaëlle May y a filmé les échanges entre le chanoine du Grand-Saint-Bernard José Mittaz et Arcabas dans l’intimité de son atelier. Le documentaire emmène le spectateur sur les traces du peintre, à l’Alpe d’Huez et au Sanctuaire Notre-Dame de La Salette. Le musée Arcabas est également une étape de l’itinéraire.
Le documentaire prend sa source à la fin des études cinéma de Gaëlle May. Pour son film de diplôme, la Valaisanne filme les œuvres d’Arcabas, «qui me touchent et m’interpellent et dont il émane la présence lumineuse qui reflète quelque chose de notre humanité». Son professeur lui conseille de travailler le graphisme en mêlant le film aux œuvres du peintre.
Quelque mois plus tard, la jeune réalisatrice rencontre le peintre et sa fille. L’idée d’un documentaire naît lors de cette rencontre. Elle «a la joie» de filmer Arcabas en novembre 2017. Le peintre est mort en août 2018. De ces rencontres, Gaëlle May a monté un documentaire de 60 minutes. (cath.ch/bh)
«Arcabas. Rencontre au soir de sa vie». Film documentaire. Réal. Gaëlle May. 60 min.
A la rencontre d’Arcabas
Sa femme Jacqueline, le grand amour de sa vie, ses enfants, son atelier, son père et des anecdotes, le peintre se raconte au chanoine José Mittaz. La discussion, plus qu’une interview, s’oriente vers le travail de l’artiste lorsqu’il montre son carnet de croquis à José Mittaz: «C’est là que ça commence. Cette intention que vous jetez sur ce bout de papier». Gaëlle May pose un regard délicat sur le peintre et prend soin de donner la parole aux témoins du travail d’Arcabas. L’artiste, connu pour sa peinture, a aussi travaillé le vitrail. BH
Bernard Hallet
Portail catholique suisse
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