Les pensionnats fédéraux, créés il y a plus d’un siècle, avaient pour but de retirer les enfants autochtones à leurs communautés et de les assimiler à la culture dominante. Quelque 150’000 enfants amérindiens, métis et inuits ont été placés de force dans plus de 130 pensionnats à travers le pays, coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture. En 2015, la Commission de vérité et réconciliation du Canada a qualifié ce système de»génocide culturel».
Le traumatisme a été ravivé par la découverte, fin mai, des restes de 215 enfants enfouis sur le site d’un ancien pensionnat de Colombie-Britannique, à l’ouest du pays. Une enquête est en cours pour déterminer la cause de leur mort.
En 2015, la Commission de vérité et réconciliation avait déjà recommandé au pape de présenter, au nom de l’Église catholique, des excuses aux survivants, à leurs familles ainsi qu’aux collectivités concernées pour les mauvais traitements sur les plans spirituel, culturel, émotionnel, physique et sexuel subis par les enfants dans ces pensionnats souvent gérés par des religieux et des religieuses.
Deux ans plus tard, lors d’une visite officielle au Vatican, le premier ministre Justin Trudeau avait personnellement demandé au pape François d’envisager un tel geste symbolique.
La Conférence des évêques catholiques du Canada avait cependant relevé, en 2018, que le pape ne pouvait pas s’excuser personnellement pour les pensionnats, même s’il n’avait pas hésité à reconnaître les injustices que vivent les Autochtones du monde entier.
Une demande d’excuse réitérée début juin par le ministre Marc Miller, suite à la macabre découverte de la Colombie-Britannique, rapporte le journal québécois Le Devoir. Le responsable trouve «honteux» qu’aucune excuse n’ait été présentée à ce jour et il estime que la responsabilité repose sur les épaules des évêques au Canada. (cath.ch/devoir/ag/rz)
Raphaël Zbinden
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