‘Cordial’, un adjectif qui résume bien Frère Hubert, selon Jean-Michel Poffet, un confrère dominicain de longue date. «Il était au service de tous ceux qui rencontraient des difficultés. Il était très dévoué et se sentait très libre pour rencontrer des gens en mauvaises postures. Et avec ses compétences juridiques, il offrait son aide à toute sorte de personnes, à ses frères de la Province et même à des communautés religieuses», relate le bibliste.
«Il restait discret à ce sujet, mais nous sentions bien cette inspiration profondément évangélique qui l’animait lorsqu’il rendait service. Pour lui, le droit a toujours été au service des personnes, et non l’inverse. Conseiller juridique et financier, et économe de la communauté pendant de nombreuses années, Hubert n’était pas un homme de bureau pour autant, mais celui de la rencontre et du terrain. Cela se ressentait dans ses homélies, très appréciées», précise Père Poffet.
«J’étais toujours frappé par la simplicité profonde de ses prédications, qui témoignaient d’une foi bien ancrée dans la vie. Il y avait toujours quelque chose qui frappait quand il prêchait l’évangile, alors qu’il disait volontiers avant de présider la messe qu’il ne savait pas trop ce qu’il allait dire», se souvient Jacques-Benoît Rauscher, Père maître des étudiants du couvent St-Hyacinthe, à Fribourg.
«Je retiens sa manière d’être attentif aux frères. Il partageait volontiers son humour et son caractère ‘bon vivant’, mais aussi sa grande sensibilité aux personnes et sa conscience de la complexité des situations humaines et de la nécessité de les regarder avec miséricorde. Il l’évoquait souvent, en faisant référence à sa charge d’official diocésain», relève le Frère de la Province dominicaine de France.
«Quelque soit la complexité des situations matrimoniales que nous avons rencontrées, Père Hubert a toujours su trouver les bons mots», se rappelle Joséphine Gomez, qui a travaillé avec lui pendant neuf ans à l’officialité, traitant ensemble environ 200 procédures de nullité de mariage.
«Il a toujours eu ce côté rassurant et compréhensif. Une force tranquille, malgré la maladie. Il aidait les autres, sans jamais se mettre en avant et sans compter son temps. Il n’arrêtait pas de me dire: Joséphine, j’aurai toute l’éternité pour me reposer», confie, émue, la notaire ecclésiastique de l’évêché de Fribourg, certaine qu’il puisse désormais goûter à ce repos mérité.
Les proches du Père Hubert Niclasse ont entendu à plusieurs reprises des témoignages de personnes qui ont relevé son écoute et sa miséricorde à leur égard. Ainsi un couple projetait de se marier civilement, mais l’une des parties était réticente, car elle était encore en procédure de nullité d’un mariage.
Le Père Niclasse a rassuré le couple quant à l’issue du procès et n’a pas hésité à les encourager: «Votre démarche est sérieuse, vous pouvez aller sereinement de l’avant. Et l’Église suivra». Le couple, qui s’est marié à l’état civil, a pu également – dès que la procédure de nullité a pris fin – se marier sacramentellement.
Ou à l’exemple de cet homme, effondré par sa procédure de divorce, qui a témoigné récemment au sujet de l’ancien official: «J’ai rencontré quelqu’un qui m’a écouté et qui m’a compris». (cath.ch/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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