«En ce moment, il y a un grand danger», a explique le chef de l’Église catholique, soulignant que la Conférence des évêques d’Italie (CEI) avait reçu une lettre d’avertissement de la part de la Congrégation pour le clergé sur la formation des prêtres. «Nous ne pouvons pas plaisanter avec les garçons qui viennent chez nous pour le séminaire», a-t-il affirmé.
Selon la vaticaniste du quotidien romain Il Messaggero, Franca Giansoldati, le pontife aurait fait référence aux séminaristes ayant des problèmes d’immaturité mais qui sont quand même acceptés dans un séminaire après avoir été recalés par d’autres diocèses.
Ce n’est pas la première fois que le Vatican exprime son inquiétude quant à la formation des séminaristes. Récemment, le cardinal João Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, avait rapporté la préoccupation du pape François à propos d’une «résistance» chez certains séminaristes qui tendraient «à s’éloigner un peu du Concile Vatican II, en prenant des positions traditionalistes».
Avant d’évoquer les séminaristes, le primat d’Italie avait commencé son propos par un trait ironique: «En entrant ici, j’ai eu une mauvaise pensée, excusez-moi: sommes-nous à une assemblée d’évêques ou à un concours pour élire le plus bel évêque?». Le pontife faisait référence au choix du lieu dans lequel se tenait cette assemblée générale de la CEI: un hôtel de luxe romain choisi pour respecter les contraintes sanitaires en cours en Italie.
Concernant le chemin vers un synode italien – qui n’est toujours pas lancé officiellement – le pape François a rappelé sa dernière rencontre avec l’épiscopat italien à Florence en 2015, laissant entendre que les évêques n’avaient pas beaucoup avancé depuis. «Nous avons perdu la mémoire», a-t-il déploré.
Le cardinal Bassetti, président de la CEI, avait pressenti la remontrance du pontife en reconnaissant juste avant son intervention le peu d’attention que les prélats italiens avaient apportés à la feuille de route établie à l’époque. En citant l’auteur favori du pape François, l’Italien Alessandro Manzoni, sa repentance était limpide: «Si nous n’avons pas de courage, nous pouvons toujours en trouver».
Ces propos du pape prononcés lors de cette assemblée n’étaient pas destinés à être rendus publics. En effet, après avoir écouté le mot d’accueil du cardinal Gualtiero Bassetti, le pape François s’est tourné vers ce dernier et lui a demandé: «Les journalistes ne sont pas là, hein? Je peux donc parler librement».
Mais les cinq premières minutes de son discours ont été diffusées par le Saint-Siège alors que le pontife était persuadé qu’il s’exprimait en privé. Les services de communication du Saint-Siège ont finalement coupé la retransmission au milieu de la séquence. (cath.ch/imedia/cd/bh)
I.MEDIA
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/le-pape-parle-avec-franchise-aux-les-eveques-italiens/