La confusion règne après les auditions, le 12 mai 2021, du Père Felice Gallo, responsable des services dans la basilique Saint-Pierre, ainsi que quatre anciens élèves du Petit séminaire, Andrea Garzola, M.B., Thomas Compagnoni et Don Francesco Vicini, qui est aujourd’hui vice-recteur du même établissement
M.B., futur prêtre, a affirmé que la victime présumée lui a confié avoir été abusée par Gabriele Martinelli. Il lui aurait partagé cela «avec un sentiment de désagrément et de malaise , a-t-il souligné. Il a cependant affirmé ne pas avoir été témoin de ces actes, en particulier pendant la période où il a partagé sa chambre avec lui.
Le témoignage d’Andrea Garzola – très proche du témoin clé Kamil Jarzembowski – a été examiné avec attention par le tribunal. La justice lui a demandé une clarification dans ses témoignages – à charge contre le Père Martinelli – soulignant qu’il s’était jusqu’alors plusieurs fois contredit.
Andrea Garzola a affirmé avoir des trous de mémoire concernant les abus présumés, ce qui ne semble pas avoir convaincu le juge Pignatone. Celui-ci lui a déclaré qu’étant donné son âge – 25 ans – le jeune homme devrait «avoir la mémoire fraîche» sur de tels événements. Le magistrat a alors suspendu l’audience pour lui donner le temps de se remémorer les événements, mais Andrea Garzola a confirmé qu’il ne se souvenait pas, déclarant qu’il pensait avoir voulu «effacer beaucoup de choses».
Au contraire, le père Vicini – un proche du Père Martinelli dont il a longtemps partagé la chambre – a déclaré n’avoir jamais entendu parler d’abus avant les dénonciations anonymes publiées en 2013. Ces accusations, avance-t-il, «sont peut-être le résultat du désir de se venger de torts prétendument subis». Il a décrit les témoins Kamil Jarzembowski et Flaminio Ottaviani comme «jaloux» du rôle de confiance confié par le Père Enrico Radice à Gabriele Martinelli.
Quant à la victime présumée, elle était selon lui en concurrence avec Gabriele Martinelli. «Ils se disputaient toujours à propos de tout , et la victime présumé ne se «taisait pas», a-t-il déclaré. Selon lui, Gabriele Martinelli n’était pas en mesure d’exercer contre elle les «représailles» dont il est accusé.
Enfin, un autre ancien élève, Thomas Compagnoni, a affirmé que la victime présumée, qui venait de sortir du Petit séminaire en 2012, lui a fortement conseillé d’intégrer l’établissement. Elle lui en aurait parlé comme d’une «bonne expérience», ce qui a décidé l’Italien à suivre son conseil. Aucune mention ne lui a été fait d’agressions subies.
Le Père Felice Gallo a, pour sa part, expliqué que la salle de bains de la basilique Saint-Pierre – où le Père Martinelli est soupçonnée d’avoir agressé sexuellement la victime présumée – est un lieu généralement peu fréquenté.
La prochaine audience se tiendra le 7 juin et sera l’occasion d’entendre cinq autres témoins. Le président du tribunal, le juge Giuseppe Pignatone, a par ailleurs annoncé que le tribunal disposera d’une plus grande salle d’audience désormais, sans préciser s’il s’agissait d’un changement temporaire lié à la situation sanitaire ou d’une évolution durable. La prochaine séance devrait se dérouler dans cette nouvelle salle «si elle est prête». (cath.ch/imedia/cd/cp)
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