Chaque soir, entre 50 et 60 musulmans, dont beaucoup de sans-abris, affluent dans le cloître centenaire de l’église Santa Anna de Barcelone, où des bénévoles proposent un copieux repas fait maison.
Pendant le mois de Ramadan, les musulmans pratiquants ne mangent pas entre le lever et le coucher du soleil, interrompant leur jeûne seulement après la tombée de la nuit avec un repas connu sous le nom d’Iftar.
Faouzia Chati, présidente de l’Association catalane des femmes marocaines, avait l’habitude d’organiser des rassemblements Iftar dans la ville, mais les limites de la restauration à l’intérieur l’ont obligée à rechercher un autre lieu, avec une bonne ventilation et de la place pour la distanciation. Elle explique que le déjeuner, le dîner et le souper sont habituellement offerts aux musulmans dans la précarité ou aux personnes vivant dans la rue.
«Les musulmans, quand le mois de ramadan arrive, ne peuvent pas venir manger. Donc maintenant, ils ont le repas le soir», ajoute-t-elle, avant de dévoiler la harira, la soupe traditionnelle marocaine. «Les gens sont très heureux que les musulmans puissent faire l’Iftar dans une église catholique, parce que les religions servent à nous unir, pas à nous séparer», affirme la présidente de l’association.
Elle a trouvé une oreille réceptive chez le Père Peio Sanchez, le curé de la paroisse, qui voit la rencontre de différentes confessions comme emblématique de la coexistence civique. «C’était une initiative de la communauté musulmane», explique le prêtre. Selon lui, la réaction des sans abri musulmans est très positive.
«Même avec des cultures différentes, des langues différentes, des religions différentes, nous sommes davantage capables de nous asseoir et de parler que certains politiciens», ajoute le Père Sanchez. (cath.ch/ag/bh)
Bernard Hallet
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