Annoncé près d’un an en avance, le séminaire «pour une théologie fondamentale du sacerdoce» s’inscrit dans la logique de synodalité voulue par le pape François et arrive à point nommé après les nombreuses questions soulevées sur le sacerdoce durant les différents synodes, a déclaré le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques. Ces trois jours organisés par le dicastère qu’il dirige s’adressent d’abord aux évêques.
Cherchant à faire face à la crise des vocations, ce séminaire se propose de relire la vocation au sacerdoce en la mettant en perspective avec le sacerdoce baptismal, a poursuivi le haut prélat en précisant que les réflexions du Concile Vatican II sur ce point n’avaient pas encore été reçues. Il s’agit d’offrir une réflexion pour que les prêtres exercent leur sacerdoce avec «une mentalité différente», a-t-il appuyé: c’est en approfondissant l’ecclésiologie autour du sacerdoce que ces derniers seront davantage «au service de la communion» et de la croissance de l’Église.
Même si elle n’est pas «centrale», la question du célibat des prêtres sera amplement évoquée, ont fait comprendre les participants à cette conférence. «Réfléchir sur la théologie fondamentale permettra de revenir à frais nouveaux sur les justifications du célibat sacerdotal», a considéré le Père Vincent Siret, recteur du séminaire français de Rome.
«La fonction sacerdotale ne requiert pas le célibat, a mis en lumière la théologienne Michelina Tenace, mais dans la tradition latine elle est nécessaire en raison du témoignage prophétique du sacerdoce du Christ (…) Le célibat est le signe prophétique qui rend le prêtre témoin libre d’une nouveauté». Elle a déploré la solitude actuelle dans laquelle se trouve actuellement les prêtres et plaidé pour un meilleur accompagnement de ces derniers.
Ces trois jours mettront également l’accent sur la question de la formation et permettront d’approfondir la théologie de la vocation. «La question des abus a rendu encore plus urgent le fait de repenser le discernement des vocations», a en effet souligné Michelina Tenace. Durant son parcours au séminaire, il s’agit de vérifier que le futur prêtre n’aspire pas au pouvoir, qui est le «contraire» du sacerdoce, a-t-elle appuyé. Cette insistance sur le discernement de la vocation permettra d’éviter que les prêtres s’enferment dans un «petit monde clérical», a déclaré le Père Vincent Siret.
Dans le futur, il est «impossible de penser une formation pour un prêtre qui n’inclut pas l’ensemble de la communauté» – des couples, des femmes ou encore des personnes âgés -, a insisté l’Italienne pour qui cette question relève de «l’urgence». Le cardinal Ouellet a enfin exprimé la nécessité pour les séminaristes d’interagir avec des personnes qui ont des «charismes divers» et notamment les femmes, selon lui, douées pour la formation humaine et plus à même de percevoir les dysfonctionnements chez les futurs prêtres. (cath.ch/imedia/cg/rz)
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