Après la messe de Pâques en la basilique Saint-Pierre, le pontife a délivré sa traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi – à la ville [Rome, ndlr] et au monde, depuis l’autel de la Chaire de Saint-Pierre. Avant cela, il a prononcé son habituel message pour la paix.
L’annonce de Pâques n’est pas «un mirage», ne révèle pas d’une «formule magique» et «n’indique pas une échappatoire face à la situation difficile que nous traversons», a prévenu d’emblée le pape. Mais elle est porteuse d’une «espérance qui ne déçoit pas», a-t-il souligné: Jésus (…) est ressuscité. Quiconque «traverse une dure épreuve, dans son corps et dans son esprit, peut trouver refuge» dans les blessures du Christ et recevoir à travers elles la grâce de cette espérance, a-t-il poursuivi.
Ainsi, «le Christ ressuscité est espérance pour tous ceux qui souffrent encore à cause de la pandémie»: les malades et ceux qui ont perdu une personne chère, a rappelé l’évêque de Rome. Il a souhaité que le Seigneur les réconforte «et qu’il soutienne les efforts des médecins et des infirmiers».
Le pontife argentin a également renouvelé son appel à diffuser largement le vaccin contre le coronavirus, un «instrument essentiel» pour lutter contre la pandémie. Appelant de ses voeux à un «internationalisme du vaccin», il a exhorté toute la communauté à «surmonter les retards» dans sa distribution et à en favoriser le partage, en particulier avec les pays les plus pauvres. «Que le Seigneur inspire l’action des autorités publiques afin qu’à tous (…) soient offertes les aides nécessaires à une subsistance suffisante», a-t-il ajouté.
C’est à Haïti, pays rencontrant une grave crise politique que le pontife a adressé ses premiers encouragements. Il a souhaité au «cher peuple haïtien» qu’il ne soit pas «vaincu par les difficultés mais qu’il regarde vers l’avenir avec confiance et espérance». «Je suis proche de vous et je voudrais que les problèmes se résolvent définitivement pour vous», a spontanément déclaré le pape avec gravité.
Ayant une pensée pour les enfants et adolescents «qui ont été contraints de passer de longues périodes sans aller à l’école», le pape s’est dit proche des jeunes du monde entier et en particulier de ceux du Myanmar qui s’engagent pour la démocratie en «faisant entendre pacifiquement leur voix». «Nous avons tous besoin de vivre des relations humaines réelles et pas seulement virtuelles, particulièrement à l’âge où se forme le caractère», a-t-il ajouté à l’adresse de tous les jeunes.
Le pontife a également demandé que cessent les conflits armés notamment «dans la bien-aimée et martyrisée Syrie» et en «Libye où l’on entrevoit enfin la sortie d’une décennie de disputes et d’affrontements sanglants». Il a en outre dénoncé la situation du Yémen, «dont les événements sont entourés d’un silence assourdissant et scandaleux».
Évoquant la Terre Sainte, il a prié pour qu’Israéliens et Palestiniens «retrouvent la force du dialogue» et a plaidé en faveur d’une sortie de crise à deux États. «En ce jour de fête, ma pensée se tourne également vers l’Irak», a poursuivi le successeur de Pierre. Dans ce pays tout juste visité, le primat d’Italie a souhaité que «le rêve de Dieu d’une famille humaine hospitalière et accueillante envers tous ses enfants» se réalise.
«Que la lumière du Ressuscité soit source de renaissance pour les migrants fuyant la guerre et la misère», a encore prié le 266e pape. Il a tout spécialement remercié les pays accueillant les migrants, et notamment la Jordanie et le Liban. Au peuple libanais, il a souhaité d’expérimenter la consolation du Seigneur.
En Afrique, le pape a évoqué les populations qui voient leur avenir compromis par des violences internes et par le terrorisme international, comme au Sahel, U Nigeria, ainsi que dans la région du Tigré (Ethiopie) et de Cabo Delgado (Mozambique). «Que se poursuivent les efforts pour trouver des solutions pacifiques aux conflits (…) dans un esprit de réconciliation et de solidarité effective», a-t-il exhorté.
Le pontife a également évoqué les conflits en Ukraine orientale et dans le Haut-Karabakh. Dans ces pays, ainsi que dans tous ceux en conflit, il a prié le Seigneur d’aider les prisonniers et demandé qu’il inspire aux gouvernants du monde entier de freiner la course aux nouveaux armements. En dépit de la crise sanitaire, les conflits armés ne cessent pas et les arsenaux militaires se renforcent, s’est inquiété le pape en criant au scandale.
Le pontife a enfin dénoncé le fait que de nombreux chrétiens aient célébré Pâques avec de fortes restrictions et n’aient parfois pu avoir accès aux célébrations liturgiques, en raison des contraintes sanitaires. «Prions pour que ces restrictions, comme toute restriction à la liberté de culte et de religion dans le monde, puissent être supprimées et que chacun soit autorisé à prier et à louer Dieu librement», a-t-il poursuivi. (cath.ch/imedia/cg/rz)
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