À l’occasion de l’année saint Joseph, le pape émérite a livré une méditation sur la place qu’occupe le père adoptif du Christ. Il a en premier lieu tenu à saluer la lettre apostolique de François, Patris Corde, consacrée à Joseph. «C’est un texte très simple, qui va droit au cœur, mais qui contient une si grande profondeur», a-t-il souligné.
Prolongeant la réflexion de son successeur, Benoît XVI a souligné combien Joseph s’est discrètement dévoué à la Sainte Famille, ce qui explique qu’il ne soit qu’une «apparition silencieuse» dans les Évangiles. Son silence «est aussi sa parole», a-t-il relevé, car «il exprime le ‘oui’ qu’il a pris sur lui dans son union à Marie et donc avec Jésus».
En fin connaisseur des textes sacrés, le théologien de 93 ans a aussi proposé une lecture exégétique de la prophétie de «l’arbre de Jessé» du livre d’Isaïe, une «référence silencieuse» à Joseph, selon lui. Dans l’Ancien Testament, cet arbre mort, décrit comme une souche stérile par le prophète, doit donner naissance à un rameau, le Messie. Pour l’Église catholique, il s’agit d’une annonce prophétique de la naissance du Christ du sein de la Vierge Marie, mais aussi de la nature paternelle de Joseph.
Si ce rameau est traditionnellement décrit comme celui d’une rose, pour l’associer à la Mère du Christ, Benoît XVI affirme que selon les textes, il s’agirait en réalité d’une pousse de riz. Un détail important, souligne-t-il, parce qu’il est peut-être le seul dans l’Ancien Testament à faire le lien avec la ville de Nazareth.
En effet, explique le pontife émérite, l’étymologie du nom de la ville où le Christ a passé son enfance pourrait dériver du mot babylonien «nezer», signifiant «riz». Même s’il ne s’agit que d’une hypothèse, le village de Joseph et Marie porterait donc en lui la référence à l’arbre de Jessé.
Regrettant que la figure de Joseph soit peu présente lors des présentations aux pèlerins en Terre Sainte lorsqu’ils se rendent sur les lieux de vie du Christ, Benoît XVI a émis le souhait qu’on accorde plus de place, lors des visites du village d’enfance du Seigneur, à la découverte du «Nazareth intérieur» auquel ouvre la figure du père légal du Christ.
Le pape émérite s’est enfin confié sur la célébration de la saint Joseph – son saint patron mais aussi celui de son père – au sein de sa famille dans sa jeunesse en Bavière. Ce jour-là, sa mère lui offrait un «livre précieux», s’est-il souvenu, qu’elle avait acheté en économisant.
On mettait une nappe brodée à son nom, avec un bouquet de primevères, symbole du printemps. Le déjeuner était généralement agrémenté de café en grain, qu’appréciait son père, et pour les enfants d’un gâteau «dont le glaçage exprimait pleinement le caractère de la fête».
Benoît XVI a aussi confirmé qu’il était «bien fondé» de se confier à saint Joseph à l’orée de la mort. Le père légal du Christ serait mort du vivant de celui-ci, souligne-t-il, contrairement à la Vierge Marie, qui selon la tradition, a recueilli son dernier souffle.
Si le pontife émérite prie régulièrement son saint patron, il ne saurait dire quels mérites précis il tire de son intercession. Priant toujours plusieurs saints ensemble, il se dit «toujours engagé auprès de tous» et ne distingue pas les bienfaits reçus grâce à l’intercession de l’un ou de l’autre. (cath.ch-apic)
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