Parmi les signataires de ce courrier qui contient une douzaine de demandes concrètes, figurent notamment la Commission écologie intégrale et exploitation minière, de la Conférence des évêques du Brésil (CNBB), le Mouvement catholique global pour le climat (GCCM), ainsi que quatre banques allemandes, dont la Bank für Kirche und Caritas (BKC), dont le total des actifs au Brésil est estimé à 6,2 milliards de francs suisses
«Si aucun changement n’intervient (en termes de déforestation ndlr), nous allons retirer nos investissements actuels et annuler nos potentiels investissement futurs», ont clairement menacé les responsables de cette institution financière fondée en 1972 et connue pour s’opposer à des business liés à l’énergie nucléaire, les usines de charbon, à l’industrie de l’armement, ou aux entreprises qui violent les droits humains et ont recours au travail infantile.
«Le dialogue avec le gouvernement est très difficile car les positions du président sur la situation en Amazonie sont totalement opposées à nos convictions, a indiqué Mgr Vincente de Paula Ferreira, Secrétaire de la Commission écologie intégrale. Tomas Insua, directeur exécutif du GCCM a souligné que «ce modèle de développement qui tue la vie humaine et l’environnement est en total contradiction avec les enseignements chrétiens sur l’intégrité de la Création et avec l’encyclique Laudato si’ du pape François».
Les signataires de la lettre exigent également, dans ce pays à majorité catholique, que «le gouvernement brésilien dialogue davantage avec les citoyens et les écoute pour protéger au mieux la Maison Commune». La demande s’appuie sur une étude d’opinion réalisée en 2019, montrant que sept catholiques brésiliens sur dix estiment que la préservation de l’Amazonie est «très importante». 85 % d’entre eux considèrent même qu’attaquer la forêt tropicale est un pêché.
Cette lettre intervient alors que le président américain Joe Biden a récemment mis la pression sur le gouvernement brésilien dans la perspective de la COP 26, qui se tiendra en novembre prochain à Glasgow, en Écosse. Le chef d’État a notamment demandé à Jair Bolsonaro, «de présenter des chiffres tangibles et vérifiables sur la déforestation en Amazonie».
Selon l’Institut national de recherches spatiales (INPE), 11.088 km2 ( soit le quart de la surface de la Suisse) de forêt ont été détruits en Amazonie en 2020. Un record depuis 12 ans. (cath.ch/jcg/mp)
Jean-Claude Gérez
Portail catholique suisse
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