«Concrètement, la paroisse catholique de Moutier deviendra en 2026 une ‘commune ecclésiastique’ du Jura et intégrera le système de la Collectivité ecclésiastique cantonale catholique-romaine de la République et Canton du Jura (CEC)», résume Pierre-André Schaffter, son administrateur.
Dans le canton du Jura, la CEC est l’organe qui perçoit l’impôt ecclésiastique cantonal – des personnes morales et environ 20% des personnes physiques – afin de rétribuer tous les agents pastoraux, aides aux prêtres et le personnel des différents organes et services ecclésiaux. Les communes ecclésiastiques sont financées par l’impôt communal. Et la CEC assure une péréquation financière avec une partie des impôts cantonaux afin de venir en aide aux petites ‘paroisses’. «Les plus grandes aident les plus petites», illustre Pierre-André Schaffter.
«La paroisse de Moutier sera représentée à l’Assemblée de la CEC, basée à Delémont, qui compte 60 membres, dont 5 nommés par le vicariat du Jura pastoral, explique l’administrateur de la CEC. Il s’agit d’établir progressivement une nouvelle répartition parmi les 55 autres, qui représentent les communes ecclésiastiques proportionnellement au nombre de fidèles qu’elles comptent».
Encore établie dans le canton de Berne, la paroisse catholique de Moutier – qui compte environ 4’000 membres avec le Grand-Val – se finance par l’impôt ecclésiastique communal. «Son budget d’à peu près 1 mio est couvert par les personnes physiques et morales (entreprises)», indique Marco Roth, président jusqu’à fin 2020 de la paroisse catholique de Moutier. «Ce budget couvre les frais liés aux bâtiments et au personnel paroissial».
Quant aux agents pastoraux (prêtres, théologiens en pastorale, aumôniers et animateurs pastoraux), ils sont financés par l’Église nationale catholique-romaine de Berne, respectivement par l’État de Berne jusqu’en 2019.
Quand l’adhésion au Jura sera effective, les agents pastoraux de Notre-Dame de la Prévôté (actuellement 1,7 poste) seront financés par la CEC. A la question de savoir si la paroisse catholique y laissera quelques plumes budgétaires, Pierre-André Schaffter précise qu’elle «ne recevra effectivement plus la contribution communale des personnes morales qui, dans le Jura, est également versée à la CEC».
Côté protestant, les paroissiens réformés de Moutier souhaitent rester dans le Par8, la structure pastorale qui comprend les paroisses de Grandval, de toute la Vallée de Tavannes et de Sornetan (Petit-Val), avec un service aux réformés des communes jurassiennes de Lajoux, Fornet-Dessus et des Genevez. «Rester dans cette structure de Par8 était déjà le souhait des réformés prévôtois, en prévision du vote communaliste du 18 juin 2017», rappelle Pierre-André Jaeggi, vice-président du Par8. «Il ne devrait pas y avoir trop d’opposition de ce côté-là».
Pas de grands changements au niveau de l’administration pastorale. Depuis fin 2019, les pasteurs du canton de Berne sont rémunérés et employés par le Conseil synodal de l’Eglise réformée Berne-Jura-Soleure (BE-JU-SO). Alors que jusque-là, ils étaient directement employés par l’État de Berne.
«Dans les prochaines années, nous devrons simplement affiner quelques questions administratives, notamment en lien avec le conseil du Synode de l’arrondissement jurassien (CSJ) qui rétribue les pasteurs exerçant sur le sol jurassien». (cath.ch/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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