Le 23 mars 1871, par une bulle pontificale, saint Pie IX déclarait docteur de l’Église saint Alphonse de Liguori. À l’occasion du 150e anniversaire de cet événement pape François a envoyé une lettre au supérieur et modérateur de la Congrégation du Très Saint Rédempteur, le Père Michael Brehl. Il a mis à l’honneur le fondateur de leur ordre, le présentant comme un «modèle en matière de rayonnement missionnaire» et comme un «maître de la miséricorde».
En matière de théologie morale, dont saint Alphonse a été le rénovateur, «la seule connaissance des principes théoriques ne suffit pas», a affirmé le pape. Invitant à préférer comme lui la raison à l’autorité, il a souligné combien le saint avait opéré dans sa vie une conversion progressive en se faisant le défenseur acharné de la réalité qui dépasse toute idée.
«L’annonce de l’Évangile dans une société en mutation rapide exige le courage d’écouter la réalité», a martelé le pontife. Ce que le «Doctor Zelantissimus" a compris, explique-t-il, c’est que la théologie devait «entrer dans une relation vivante avec les membres du peuple de Dieu», avec une «option préférentielle pour les pauvres».
Le pontife a appelé au «développement d’une réflexion théologique morale et d’une action pastorale, capables de s’engager pour le bien commun, qui ont leur racine dans la proclamation du kérygme, qui ont une parole décisive pour la défense de la vie, envers la création et envers la fraternité». Le droit, a-t-il insisté, doit être toujours synonyme de solidarité.
Le pape François a donc appelé à dépasser l’éthique individualiste en ne réfléchissant pas seulement à la formulation de principes, de normes. Cette approche court selon lui le risque d’absolutiser les droits des forts, alors que le radicalisme évangélique ne doit pas être opposé à la faiblesse humaine.
Saint Alphonse de Liguori est le patron des confesseurs, des moralistes, des théologiens ainsi que de la ville de Naples, où il est né en 1696. Dans sa jeunesse, il poursuit des études de droit et devient un brillant avocat. Cependant, il subit un important revers dans sa carrière qui l’amène à une conversion radicale en 1723: il devient prêtre.
Il fonde en 1732 la Congrégation du très Saint Rédempteur, (rédemptoristes) reconnue par Benoît XIV en 1749, une organisation dévouée à l’action missionnaire qui s’oppose au rigorisme au sein de l’Église. En 1762, on le nomme évêque de Sainte-Agathe-des-Goths, à côté de Naples, diocèse dans lequel il met en pratique ses convictions en matière de service des pauvres et de miséricorde, non sans se fâcher avec le Saint-Siège. Il meurt en 1787. Il est canonisé en 1839 par le pape Grégoire XVI. (cath.ch/imedia/cd/mp)
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