Au moment d’entamer sa neuvième année de pontificat, le pape François croise les doigts. Ce geste, il l’a fait devant les caméras, le sourire aux lèvres, dans l’avion de retour d’Irak. Lors de la conférence de presse traditionnelle, il a confié aux journalistes que ce voyage l’avait fatigué «beaucoup plus» que les autres. Trois jours de joie certes, mais qui ne masquaient pas sur son visage encore illuminé l’épuisement ressenti.
Son âge, explique-t-il, n’est pas l’unique raison de cette fatigue, surtout causée par une activité dantesque. À 84 ans, peu de personnes ont un tel rythme de travail et de déplacements. Pour François, les voyages ont été particulièrement nombreux depuis 2013, même si la pandémie en 2020 a paradoxalement permis une accalmie.
Ce qui ne signifie pas pour autant que le pontife se soit reposé. Depuis son arrivée sur le trône de Pierre en 2013, il semble ignorer ces respirations que s’accordaient plus largement ses prédécesseurs Jean Paul II et Benoît XVI. En témoigne son refus d’occuper, ne serait-ce que quelques jours, la villa pontificale de Castel Gandolfo afin de s’y reposer et de quitter la torpeur estivale de la Ville Éternelle. Le pape François ne se ménage pas, et comme il le rappelle souvent : «il n’y a pas de paresseux» au Vatican !
Ce rythme soutenu a aussi des conséquences visibles sur la démarche, de plus en plus claudicante, du pape François. Atteint à plusieurs reprises par une sciatique qui l’a obligé à annuler ou reporter des événements importants, le pontife semble de moins en moins capable d’enchaîner des marches longues.
Cette fragilité, le successeur de Pierre ne la cache nullement, comme le montre le récent entretien qu’il a accordé à un docteur argentin sur sa santé dans lequel il déclare ne « pas du tout » avoir peur de la mort, qu’il sent proche. (cath.ch/imedia/cd/mp)
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