Le 16 mars 1521, après un éprouvant voyage autour du globe, le navigateur Ferdinand de Magellan atteignait l’archipel asiatique, où il devait, quelques semaines plus tard, trouver la mort.
En arrivant en 1521 devant Massawa, «cette petite île insignifiante de l’archipel des Philippines que l’on ne peut trouver qu’à la loupe sur la carte», selon le mot de Stefan Zweig, Magellan, homme d’une grande piété, est le premier chrétien à poser pied sur l’archipel qui abrite aujourd’hui la troisième plus grande population catholique du monde (plus de 74 millions). Le pape François a souhaité ce grand anniversaire de l’évangélisation, dédiant sa messe dominicale à cet événement.
Le pontife a célébré à l’autel de la Chaire de la Basilique Saint-Pierre, avec le plus haut prélat philippin de l’Église catholique, le cardinal Luis Antonio Tagle, préfet de la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples. Huit autres prêtres de la communauté philippine de Rome, ainsi que le cardinal Angelo De Donatis, archiprêtre émérite de la basilique vaticane, ont concélébré cette messe.
Pour cette occasion spéciale, un objet historique a été porté en procession lors de la cérémonie: la croix de Magellan. Celle-ci, aujourd’hui conservée dans une chapelle jouxtant la basilique de l’Enfant Jésus à Cebu, a été érigée par les explorateurs portugais et espagnols lors de leur arrivée sur l’île, le 21 avril 1521. Quelques semaines plus tard, Magellan avait trouvé la mort sur un îlot attenant, Mactan, après avoir échoué à contraindre un monarque local à accepter la souveraineté espagnole.
Pendant la messe, plusieurs chants et une lecture ont été prononcés en tagalog, le principal idiome philippin, mais aussi en anglais, langue souvent parlée par les Philippins depuis la colonisation de l’archipel par les États-Unis (1898-1946).
La foi philippine est une « maladie bénie » qu’il faut préserver, a déclaré le pape François lors de son homélie.« Elle est belle et attirante une Église qui aime le monde sans le juger et qui pour le monde se donne ». François a remercié le peuple philippin pour le témoignage de la joie de l’Évangile reçu il y a cinq cents ans, une joie qu’il rapporte aujourd’hui « au monde entier et aux communautés chrétiennes » mais aussi jusqu’à Rome « où votre présence discrète et laborieuse est aussi devenue un témoignage de foi ». « Cette joie se voit dans votre peuple, elle se voit dans vos yeux, dans vos visages, dans vos chants et dans vos prières »
« La venue de la foi chrétienne sur notre terre est un don de Dieu », a déclaré le cardinal Luis Antonio Tagle. Environ 180 fidèles appartenant à la diaspora philippine à Rome sont venus, parés de leurs plus chatoyants habits traditionnels « De 1521 à 2021, nous voyons don sur don », s’est réjoui le cardinal. Ce don s’incarne selon lui dans toute l’histoire de son pays : « les missionnaires pionniers, les congrégations religieuses, le clergé, les grands-mères et grands-pères, les mères et les pères, les enseignants, les catéchistes, les paroisses, les écoles, les hôpitaux, les orphelinats, les agriculteurs, les ouvriers, les artistes et les pauvres dont la richesse est Jésus ».
Même si le préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. insiste sur « l’incapacité » qu’ont les Philippins « à vivre la foi de manière cohérente », il reconnaît aussi « la grande contribution de la foi chrétienne au façonnement de la culture et de la nation philippines ».
Et ces grâces se répandent désormais grâce à la diaspora, a-t-il expliqué : « Le don de la foi que nous avons reçu est maintenant partagé par les millions de migrants philippins chrétiens dans différentes parties du monde ». Il a prié pour « qu’à travers nos migrants philippins », Dieu puisse « atteindre les extrémités de la Terre ». (cath.ch/imedia/cd/mp)
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