Trois ans après la défaite militaire de Daech en Irak, le pays fait toujours face à de graves difficultés sécuritaires, politiques ou encore économiques. Dans cette région éclatée par deux décennies de violences, la visite du pape François a «représenté un point lumineux», a souligné le Premier ministre dans une allocution prononcée juste après le départ du pontife argentin pour Rome.
«Dans l’atmosphère d’amour et de tolérance promue par la visite de Sa Sainteté le Pape sur la terre d’Irak, la terre de Mésopotamie, nous présentons aujourd’hui l’appel à un dialogue national, qui doit être une voie pour réaliser les aspirations de notre peuple», a déclaré le chef du gouvernement, invitant «les différentes forces politiques, les manifestants populaires et les jeunes, ainsi que les opposants au gouvernement, à s’asseoir à la table d’un dialogue responsable devant notre peuple et notre histoire».
«L’Irak a une réelle opportunité de restaurer son rôle historique dans la région et dans le monde malgré tous les obstacles et les défis», a-t-il martelé. «En tant que gouvernement, nous sommes attachés à la volonté de notre peuple de parvenir à la sécurité, à la paix, à la reconstruction et à la prospérité», a-t-il promis.
À ses «chers opposants», le Premier ministre a donc appelé à un «dialogue ouvert et franc avec le gouvernement sur la base des intérêts, de la sécurité et de la souveraineté du pays». Ce dialogue devra notamment permettre de préparer le succès des élections anticipées qui doivent se tenir à l’automne prochain et «à donner à notre peuple la possibilité d’espérer et de faire confiance à l’État et au système démocratique».
À la jeunesse irakienne, dont une partie dénonce depuis des mois la faillite des responsables politiques du pays, Mustafa Al-Kadhimi a dit mesurer «l’ampleur de [ses] souffrances, de [ses] ambitions et de l’injustice qui [lui] est faite». Il a lui a par ailleurs demandé du temps et de la patience, alors que de vives tensions secouent encore le sud de l’Irak, dans la région de Nassiriya, où des jeunes manifestants s’insurgent contre la corruption des élites et réclament du travail.
Le chef du gouvernement irakien a également évoqué la délicate question des relations entretenues avec la région autonome du Kurdistan irakien, au nord du pays. Plus de trois ans après le tollé suscité par le référendum sur l’indépendance du Kurdistan, il a appelé à un dialogue véritable et approfondi pour parvenir à un accord final qui puisse préserver l’intégrité territoriale de l’Irak et résoudre définitivement les problèmes accumulés.
Enfin, Mustafa Al-Kadhimi a assuré que l’Irak pouvait jouer un rôle efficace au Moyen-Orient. Il a appelé «tous les frères, voisins et amis de l’Irak à préserver les valeurs de paix et de coopération entre les pays de la région et à bannir le spectre des guerres». (cath.ch/imedia/hl/mp)
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