Selon le pontife, il existe «un double droit»: celui de migrer et de ne pas migrer. Cependant, certaines personnes n’ont pas d’autres choix que celui de fuir car «le monde n’a pas encore pris conscience que la migration est un droit humain», a-t-il estimé en évoquant sa rencontre à Rome avec douze Irakiens réfugiés avant son voyage.
L’intégration des migrants dans leur pays d’accueil «est la clef», a affirmé l’évêque de Rome dans l’avion le ramenant à Rome après son voyage en Irak. «Il faut des mesures urgentes pour que les gens aient du travail dans leur pays et n’aient pas besoin de migrer ainsi que des mesures pour les protéger, faire attention, prendre du soin du droit à immigrer», a-t-il ajouté. «Chaque pays doit bien étudier sa capacité à recevoir parce qu’il ne s’agit pas seulement de les recevoir sur une plage», a-t-il poursuivi: cela implique de les «accompagner» et de «les faire progresser».
Pour illustrer son propos, le 266e pontife a pris l’exemple de deux cas très différents de personnes issues de l’immigration ayant eu des vies opposées. Lors d’un voyage en Suède, il s’est entretenu avec Alice Bah Kuhnke, ministre de la Culture et de la Démocratie, une jeune femme aux origines gambiennes: elle était «si bien intégrée qu’elle est devenue ministre», a-t-il salué. Il en avait déjà fait un bel exemple d’intégration dans un entretien en 2017.
À l’inverse, il s’est attristé de voir qu’en Belgique, les attentats de l’aéroport de Bruxelles de 2016 ont été perpétrés par des «immigrés musulmans ghettoïsés», bien que nés en Belgique. Ces deux exemples démontrent selon lui à quel point il est important d’intégrer les migrants. Il s’est encore attristé que la migration soit «vue comme une invasion».
Le primat d’Italie a également évoqué sa rencontre avec Abdullah Kurdi, le père du petit Alan, retrouvé noyé en 2015 sur la plage de Bodrum, en Turquie. Ce petit garçon est le «symbole qui va au-delà d’un enfant mort en migrant, (…) le symbole d’une civilisation morte, qui meurt, qui ne peut pas survivre, un symbole d’humanité», a-t-il estimé.
«Je pense que les migrations sont le drame de la région [du Proche-Orient] et je voudrais remercier les pays généreux» accueillant des migrants, a ajouté le successeur de Pierre. Il a d’abord remercié le Liban, où deux millions de migrants ont fui, puis a encore évoqué la Jordanie qui a accueilli «plus d’un million et demi de migrants». (cath.ch/imedia/cg/rz)
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