Parti de Qaraqosh où il a rencontré la communauté chrétienne locale, le pape a rejoint en voiture le stade Hariri d’Erbil pour y célébrer la messe dominicale à 16h (GMT+3) devant une dizaine de milliers de personnes. Parmi eux, une majorité de chrétiens, mais aussi des kurdes musulmans et des yézidis reconnaissables à leur costume traditionnel. Avant de démarrer la cérémonie, le pontife a salué les fidèles en liesse depuis sa papamobile ouverte, sous des chants chrétiens particulièrement joyeux et des youyous. Il s’agit de la première sortie du pape en papamobile à l’ère du Covid-19.
Ici, en Irak, a déclaré le pape dans son homélie, «combien de vos frères et sœurs, amis et concitoyens portent les blessures de la guerre et de la violence, des blessures visibles et invisibles». La tentation est de leur répondre, ainsi qu’à d’autres faits douloureux, avec une force humaine, avec une sagesse humaine, a-t-il mis en garde. «Jésus nous montre au contraire la voie de Dieu, celle que lui a parcourue et sur laquelle il nous appelle à le suivre».
Car seul Jésus-Christ peut purifier des œuvres du mal, «lui qui est mort et ressuscité», a expliqué le successeur de Pierre. Le Seigneur libère les «êtres d’une manière de comprendre la foi, la famille, la communauté, qui divise, qui oppose, qui exclut». Il devient alors possible de construire une Église et une société ouvertes à tous et soucieuse des plus nécessiteux. Et en même temps, «il nous fortifie afin que nous sachions résister à la tentation de chercher à se venger, qui fait s’enfoncer dans une spirale de représailles sans fin».
Du cœur et de l’Église doivent être chassés les suggestions néfastes du pouvoir et de l’argent, a-t-il encore souligné. Il est nécessaire pour ce faire de «se salir les mains»: de se sentir responsables et non pas de rester à regarder le prochain souffrir. Même au milieu de grandes pauvretés et difficultés, «nombreux parmi vous ont généreusement offert une aide concrète et une solidarité aux pauvres et aux personnes souffrantes». Ceci est l’une des raisons qui l’ont poussé à venir en pèlerinage en Irak, a-t-il déclaré.
Au terme de la cérémonie, le Souverain pontife a confié avoir entendu pendant sa visite dans le pays des voix de douleurs et d’angoisse mais aussi des voix d’espérance et de consolation. «Se rapproche maintenant pour moi le moment de repartir pour Rome, mais l’Irak restera toujours dans mon cœur. Je vous demande de travailler ensemble dans l’unité pour un avenir de paix et de prospérité qui ne laisse personne à la traine. Salam, salam salam! (paix, en arabe)», a-t-il lancé à la foule.
Le pontife argentin a ensuite pris l’avion pour Bagdad où il passera la nuit. Après une brève cérémonie de congé, il s’envolera pour Rome où son arrivée est prévue pour 12h45 (GMT+1). (cath.ch/imedia/ah/gr)
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