Le pape François poursuit son pèlerinage sur la terre d’Irak. Après la rencontre dans la matinée avec le grand ayatollah Al-Sistani à Najaf, il s’est rendu à Ur, terre d’Abraham, où s’est tenue une rencontre interreligieuse. De retour à Bagdad, il a célébré une messe dans le rite chaldéen dans la cathédrale Saint-Joseph de Bagdad où étaient présents le Patriarche des chaldéens, le cardinal Louis Raphaël Sako, ou encore l’ambassadeur des États-Unis en Irak, Matthew H. Tueller.
Dans son homélie, il s’est largement arrêté sur les huit béatitudes présentes dans l’évangile de Matthieu, ces paroles de Jésus qui incarnent la sagesse de Dieu et qui peuvent paraître insupportables aux yeux du monde.
«Face aux épreuves, il y a toujours deux tentations. La première est la fuite: fuir, tourner le dos, ne plus vouloir savoir. La seconde est de réagir avec colère, par la force», a déclaré le pontife argentin, citant l’exemple des disciples de Jésus à Gethsémani. «Devant le trouble, plusieurs s’enfuirent et Pierre prit l’épée. Mais ni la fuite ni l’épée n’ont résolu quoi que ce soit», a insisté le successeur de l’apôtre devant des chrétiens irakiens qui subissent régulièrement violences et discriminations.
Alors que la sagesse du monde considère les riches et les puissants bienheureux, l’évêque de Rome a voulu mettre en avant le renversement opéré par Jésus. «N’est pas plus grand celui qui possède, mais celui qui est pauvre en esprit; non pas celui qui peut tout sur les autres, mais celui qui est doux avec tous», a-t-il détaillé, balayant l’idée selon laquelle marcher dans les pas de Jésus est une stratégie perdante. Sa proposition «n’est pas perdante, mais sage» parce qu’elle repose sur l’amour.
C’est cette sagesse qui a permis au Christ de vaincre la mort, a précisé le chef de l’Église catholique. «C’est le même amour qui a rendu les martyrs victorieux dans l’épreuve, et combien il y en a eu au siècle dernier, plus que dans les précédents!», a-t-il reconnu.
Pour vivre de cette sagesse et devenir bienheureux, «il n’est pas nécessaire d’être des héros de temps à autre, mais des témoins chaque jour», a exhorté le pontife. Citant l’apôtre Paul, il a invité les chrétiens à une «charité longanime», c’est à dire, emprunte de patience et d’espérance. «La patience de recommencer à chaque fois est la première qualité de l’amour», a-t-il relevé.
Sur cette terre qui a vu partir près d’un million de chrétiens en deux décennies et sur laquelle ceux qui restent sont tentés par une forme de repli, le pape a rappelé que «celui qui aime ne s’enferme pas en lui-même quand les choses vont mal, mais il répond au mal par le bien, en rappelant la sagesse victorieuse de la croix». Dès lors, il n’est ni «passif», ni «fataliste», mais il «est toujours plein d’espoir».
Si cette parole peut sembler rude à entendre, le pape François a tenu à rassurer. «Parfois nous pouvons nous sentir incapables, inutiles. N’y croyons pas, car Dieu veut accomplir des prodiges précisément à travers nos faiblesses», a-t-il insisté, avant de conclure: «certes, nous sommes éprouvés, nous tombons souvent, mais nous ne devons pas oublier qu’avec Jésus, nous sommes bienheureux». (cath.ch/imedia/ah/gr)
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