Le «Pape François» et le «Pape Jean-Paul II» ont été respectivement lancés en juillet 2019 et novembre 2020 avec l’appui du Pape François. Objectif? Sillonner les affluents de l’Amazone au Brésil et apporter un soutien médical aux populations riveraines du bassin fluvial. Coordonnée par une équipe de franciscains, cette initiative est aussi soutenue par Mgr Bernardo Bahlmann, évêque d’Óbidos et gérée par la Fraternité de Saint-François d’Assise dans la Providence de Dieu.
«Ce bateau a déjà fait de grands miracles dans la vie de notre peuple fluvial, en apportant santé et espoir», se réjouissait en juillet 2020 le frère Joel Sousa, membre de l’équipage. Mais depuis plusieurs mois, la situation sanitaire liée à la Covid-19 impacte dramatiquement la région de l’Amazonie brésilienne, en particulier l’État d’Amazonas et sa capitale, Manaus. Le nouveau «variant brésilien» a fait exploser le nombre de morts: près de 6’000 depuis le début de l’année.
La capacité accrue de contamination du nouveau variant n’a pas épargné les membres d’équipage des deux bateaux-hôpitaux, particulièrement mobilisés depuis le début de l’année 2021 pour faire face au collapse du système de Santé en Amazonie. Dans l’attente de résultats plus détaillés, l’infirmier Marcelo Costa, qui travaille à bord du «Pape François», a estimé que les membres des équipages ont été contaminés par la nouvelle souche du virus. «Nous avons eu des symptômes typiques comme des vomissements et des saignements de nez».
Questionné sur les causes de cette infection généralisée, l’infirmier a raconté que les bateaux ont eu à accomplir une mission importante en janvier. Visitant dans l’État d’Amazonas des communautés riveraines dévastées, les équipes médicales ont traité et transporté des cas graves.
«Nous avons dû être infectés à ce moment. Cinq jours plus tard, les premiers symptômes ont commencé à apparaître, poursuit t-il. Les médecins ont traité les symptômes de leurs collègues et la mission a continué. Certains d’entre nous ont pensé qu’il s’agissait d’une sorte de réaction psychologique. Nous devions rester forts, car les communautés riveraines ont besoin de nous».
Mais le 11 février, tous les équipages ont été placés en quarantaine et la mission suspendue. Les bateaux ont largué les amarres à Juruti, où l’association gère une clinique, et tous ceux qui étaient à bord ont été hospitalisés. «Il y a eu sept cas critiques, conclut Marcelo Costa. J’ai fait partie de ceux-là. J’ai passé sept jours à l’hôpital». Concernant le début de la prochaine mission du «Pape François» et du «Jean-Paul II», aucune date n’a été communiquée. (cath.ch/jcg/gr)
Jean-Claude Gérez
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