«J’ai connu Carlo Acutis en octobre 2020, lorsque je me suis rendue à Rome pour l’assermentation de mon fils aîné comme garde suisse, témoigne la catéchiste Rocio Hüging, instigatrice du projet. J’ai immédiatement pensé qu’il fallait le faire connaître en Suisse romande. Surtout pour son amour de l’eucharistie. Je me suis renseignée et j’ai vu que l’on pouvait obtenir l’exposition qu’il avait conçue sur les miracles eucharistiques.» Une trentaine de panneaux sont ainsi suspendus dans l’église St-Paul, à Fribourg, jusqu’au 4 mars 2021.
Tout jeune, Carlo Acutis, lorsqu’il visitait des églises avec ses parents, s’étonnait de les trouver le plus souvent vides. «Sachant que Jésus est là, les gens devraient faire la queue pour le voir comme devant les cinémas ou les supermarchés», disait-il. Dès sa première communion à l’âge de sept ans, il se rend à la messe tous les jours. «Carlo nous invite à revenir au cœur de l’Eglise, c’est-à-dire l’eucharistie», relève Rocio Hüging. Pour Carlo c’est «l’autoroute vers le ciel». Un chemin qu’il empruntera lui-même bientôt. Frappé par une leucémie foudroyante, il meurt à l’âge de 15 ans, le 12 octobre 2006, à Milan. Il est proclamé bienheureux le 10 octobre 2020.
Doué pour l’informatique et les nouvelles technologies, Carlo Acutis a entre autres conçu et réalisé une exposition d’abord virtuelle sur les miracles eucharistiques. Non content de compiler les sources écrites, il se rend aussi sur place, prend des photos, retrouve des représentations imagées.
L’itinéraire conduit ainsi le visiteur à travers les siècles et les continents. «Le miracle qui me frappe le plus, rappelle la tempête apaisée de l’Evangile. Il s’est passé à Tumaco, en Colombie, en 1906. Après un violent tremblement de terre, l’océan se déchaîne et menace la côte. Un prêtre hostie et calice en mains s’avance face à la mer suivi de ses paroissiens. L’énorme vague qui s’apprête à les engloutir est stoppée et les flots s’apaisent».
Plus modeste, le miracle de sainte Germaine Cousin (1579-1601). Devenu orpheline, la jeune fille de Pibrac, en Haute-Garonne, est maltraitée par sa marâtre qui l’enferme dans la cave. Pieuse, elle se rend souvent à l’église, mais pour l’atteindre, elle doit franchir à gué un ruisseau. Un jour, le torrent est en crue, plus moyen de passer. Germaine ne voulant pas renoncer à la communion, fait un signe de croix et se lance. Les eaux se fendent alors devant elle, comme la Mer Rouge devant Moïse. Le même phénomène se produit au retour!
Un des premiers prodiges eucharistique attesté eut lieu à Rome en 595, pendant la messe présidée par le pape Grégoire le Grand. Au moment de recevoir la communion, une noble dame romaine se mit à rire, prise de doutes sur la présence réelle dans le pain et le vin consacrés.
Le pape décida de ne pas lui donner la communion et aussitôt le pain se transforma en chair et en sang. La femme repentie s’agenouilla et se mit à pleurer. Aujourd’hui encore, une partie de la relique du miracle est conservée à Andechs, en Allemagne.
L’histoire la plus cocasse se rattache à saint Antoine de Padoue dont la réputation de drôlerie n’est plus à faire. Défié par un hérétique cathare, il accepta le pari suivant: «Je croirai en l’eucharistie si ma mule, que je garderai à jeun pendant trois jours, adore l’hostie que tu lui offrira plutôt que l’avoine que moi je lui donnerai» Trois jours plus tard, devant la foule rassemblée à Rimini, la mule met genoux à terre devant l’hostie. Le triomphe d’Antoine est total.
Pour Rocio, comme pour Carlo Acutis, ces récits vont bien au-delà de l’anecdocte, ils témoignent de la puissance de Dieu dans nos vies et de sa présence dans l’eucharistie. «Je crois que cette exposition peut aussi catéchiser les prêtres, pour les réconforter et les encourager, surtout en période de pandémie. Si Dieu a protégé ses fidèles devant la peste, le choléra, les volcans ou les tremblements de terre, pourquoi ne serait-il pas nos côtés aujourd’hui?»
A cause des mesures sanitaires de lutte anti-covid, seules les visites individuelles sont possibles aux heures d’ouverture de l’église. Mais Rocio compte bien que ces histoires puissent toucher les cœurs.(cath.ch/mp)
Conçue au départ comme un musée virtuel, l’exposition est visible en intégralité et en plusieurs langues sur le site internet: http://www.miracolieucaristici.org/fr/Liste/list.html
Le miracle d’Ettiswil (LU) 1447
Pour le territoire suisse, l’exposition a retenu le miracle eucharistique d’Ettiswil, dans le canton de Lucerne. En 1447, une certaine Anne Vögtli, appartenant à une secte satanique, réussit à s’emparer du ciboire contenant la grande hostie de l’église paroissiale. Celle-ci fut retrouvée près d’une haie au milieu d’un buisson d’orties, soulevée et entourée par une lumière vive divisée en sept morceaux unis entre eux au point de sembler une fleur. On décida de construire une chapelle à cet endroit. Les parties de l’hostie furent conservées à l’église d’Ettiswil qui devient un lieu de vénération jusqu’à nos jours. Quant à la profanatrice, Anne Vögtli, elle fut arrêtée et condamnée au bûcher. MP
Le dernier miracle eucharistique reconnu en 2016 en Pologne
L’évêque de Legnica, à l’ouest de la Pologne, a approuvé le 17 avril 2016 la vénération d’une hostie sanglante qui «a les caractéristiques d’un miracle eucharistique». Mgr Zbigniew Kiernikowski a invité le curé de la paroisse à préparer un endroit approprié pour que les fidèles puissent venir vénérer cette relique. MP
Maurice Page
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/les-miracles-eucharistiques-sexposent-a-fribourg/