Raphael Rauch, kath.ch/traduction et adaptation: Raphaël Zbinden
Depuis des mois, des milliers de réfugiés sont bloqués en Bosnie-Herzégovine, aux frontières de l’Union européenne, à cause de la pandémie de coronavirus. Ils vivent dans des conditions extrêmement difficiles, étant notamment exposés au froid de l’hiver. Simon Brechbühler, s’est rendu sur place pour porter assistance et sensibiliser l’opinion publique. Agé de 34 ans, il dirige le projet médiatico-social «Kirche urban» du décanat de la ville de Zurich et est responsable de la chaîne YouTube associée «URBN.K».
Pour quelles raisons le projet «URBN.K» est-il actuellement en Bosnie?
Simon Brechbühler: Je suis depuis plusieurs années bénévole dans une petite association qui soutient les minorités en marge de la civilisation. En 2020, nous avons commencé à coopérer avec des personnes au Maroc qui sont traquées et torturées par la police parce qu’elles sont sans-papiers, dans les forêts autour de Tanger et de Nador.
Actuellement, les restrictions dues à la pandémie ne permettent pas d’entrer au Maroc. Mais simultanément, diverses situations problématiques du même genre ont été rendues publiques ces derniers mois, en Bosnie. Cela nous a semblé suffisamment grave pour que nous décidions d’agir en soutenant les personnes sur place. La situation en Bosnie est extrêmement complexe. Avec «URBN.K», nous avons la possibilité de faire connaître cette catastrophe humanitaire.
Que faites-vous concrètement?
Nous avons récolté des dons que nous avons emmenés en Bosnie. Le froid va probablement s’atténuer ces prochains temps. Mais bien d’autres problèmes restent pour les réfugiés. Nous discutons actuellement avec les organisations humanitaires sur place pour savoir ce dont elles ont le plus besoin et nous allons lancer une vaste campagne de dons fin février, début mars. Ensuite, nous livrerons le matériel directement en Bosnie. A part les dons en nature, il y a l’option des dons monétaires. Nous ferons parvenir l’intégralité des montants récoltés aux organismes de secours sur place.
Avec quels partenaires travaillez-vous?
Avec des organisations d’aide locales. Ces jours-ci, nous négocions avec des organisations telles que «SOS Bihac», «No Name Kitchen» et «Caritas Bosnie».
Qu’est-ce qui vous scandalise le plus dans la politique européenne des réfugiés?
Ce qui m’indigne le plus, c’est que les fonds de l’Union européenne sont utilisés à mauvais escient pour persécuter et maltraiter les gens. La question est complexe et politiquement controversée. L’ouverture complète des frontières n’est probablement pas une solution. Cependant, en tant que travailleur social, je ne peux pas accepter que l’Europe regarde ailleurs et laisse les gens qui sont derrière sa frontière à leur sort.
Quelle contribution la Suisse peut-elle apporter pour une Europe plus humaine?
Il faut ouvrir les yeux, s’intéresser à la question, prendre des responsabilités et faire preuve de solidarité. (cath.ch/kath/rr/rz)
«Kirche urban» est un projet de l’Eglise catholique de la ville de Zurich. Selon le site de l’institution, il s’agit d’une «plateforme pour expérimenter et co-créer une spiritualité chrétienne sans dogmes ni lignes directrices à un nouveau niveau et sous de nouvelles formes». Le projet entend prendre en compte les réalités de la vie urbaine. La démarche «invite chacun à vivre une expérience nouvelle, quelle que soit sa foi ou son appartenance religieuse». La chaîne YouTube «URBN.K» se veut une plateforme de discussion sur des sujets touchant à l’Eglise et à l’humain. RZ
Rédaction
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