Le site panafricain allafrica.com reprenant Mozambique News Reports And Clippings, a rapporté qu’il a été nommé archevêque du diocèse de Cachoeiro de Itapemiri, dans l’Etat d’Espírito Santo, au Brésil. Il sera remplacé par un intérimaire, Mgr António Juliasse Sandramo, évêque auxiliaire de Maputo, la capitale.
Cette nomination a eu lieu dans un contexte tendu entre l’évêque et les dirigeants du Mozambique, pays d’Afrique australe, confronté depuis 2017 à une recrudescence des attaques djihadistes dans la province de Cabo Delgado, dont Pemba est la capitale.
D’importants gisements de gaz et de pétrole ont été découverts dans la région, au bord de l’océan atlantique. En septembre 2020, deux religieuses chrétiennes de nationalité brésilienne avaient été enlevées lors de l’une de ces attaques d’extrémistes religieux.
Elles ont été par la suite retrouvées en bonne santé. Un rapport du gouvernement mozambicain, publié le 20 janvier dernier fait état de plus de 565’000 personnes ayant fui leurs maisons et leurs villages, depuis le début des attaques des groupes armés en 2017.
Les ennuis de Mgr Lisboa avec le gouvernement du président Filipe Nyusi ont commencé lorsqu’il s’est librement exprimé sur la situation du pays, en estimant que la mauvaise gouvernance de la province était à l’origine du conflit. Car, a-t-il dit dans des propos publiés le site Vatican News, «L’exploitation des ressources naturelles est la cause de la crise dans la province de Cabo Delgado au Mozambique».
«Partout où l’Eglise opère, elle cherche toujours à être du côté de la vérité et à défendre l’Homme. Cela n’est pas courant», avait-il encore relevé dans des propos rapportés par plusieurs sites d’information, avant d’ajouter: «cette manière de dire et de faire crée toujours des problèmes pour les membres de l’Eglise, parce que ceux qui vivent dans le mensonge n’aiment pas la vérité, ceux qui pratiquent la corruption n’aiment pas être accusés pour cela». Il avait aussi dénoncé «la tradition de persécution» des dirigeants de l’Eglise catholique au Mozambique, du fait qu’ils défendaient les pauvres.
En août dernier, la Conférence épiscopale du Mozambique (CEM) l’avait soutenu, en relavant que la cause de la guerre de Cabo Delgado était d’ordre «interne», mais pas extérieur au pays du fait de la souffrance de la population de la province pendant longtemps. (cath.ch/ibc/bh)
Ibrahima Cisse
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