Un morceau de glacier dans l’Himalaya s’est effondré dans la rivière Rishiganga, un affluent du Dhauli Ganga qui se jette dans le Gange. Une inondation massive a été provoquée et a atteint le barrage Rishiganga Hydel, désormais endommagé. Au moins 14 personnes sont décédées et plus de 200 personnes ont été portées disparues, rapporte l’agence Eglises d’Asie, des Missions étrangères de Paris.
Les autorités locales ont déclaré le 7 février, que les inondations ont emporté des ponts et des routes du village de Reni, dans le district de Chamoli. Elles ont également endommagé un petit barrage et piégé plus de 125 personnes sur les bords de la rivière. Des équipes d’intervention ont récupéré 14 corps, et les secours cherchent encore de nombreux portés disparus. Les autorités ont également évacué les habitants situés près des berges.
«Nous prions pour les portés disparus, en espérant qu’ils soient retrouvés sains et saufs», a déclaré Mgr John Vadakel, évêque de Binjor. »C’était une crue éclair, une catastrophe naturelle. Notre Église locale ne peut qu’attendre et observer la situation. Les lieux où la catastrophe est survenue sont particulièrement rudes. La météo et le terrain sont très difficiles, et très peu de gens vivent dans cette zone». L’évêque a précisé que seuls ceux qui travaillent actuellement sur le barrage vivent là-bas.
Le Premier ministre Narendra Modi a déclaré qu’il surveillait l’évolution de la situation. «L’Inde est aux côtés de la population de l’Uttarakhand, et toute la nation prie pour la sécurité de tous là-bas», a-t-il souligné.
«Malgré les affirmations du Premier ministre, à chaque jour qui passe, on risque de voir le nombre de victimes s’agrandir», déplore Sitaram Yechury, secrétaire général du Parti communiste d’Inde, critiquant le gouvernement de Narendra Modi pour n’avoir pas pris de mesures adéquates concernant la prévention des catastrophes naturelles. Selon un expert de l’Institut indien des sciences et de la recherche (Indian Institute of Science Education and Research), un lac glaciaire (résultant de l’érosion d’un glacier) aurait été présent dans la région depuis quelque temps, mais inconnu des scientifiques.
Chrétien et militant indien des droits de l’homme, A. C. Michael estime que l’Uttarakhand est »l’une des régions les moins surveillées et les plus vulnérables». Ancien membre de la Commission de Delhi pour les minorités, il pense que le gouvernement devrait investir davantage pour améliorer l’accès du public et des autorités locales à l’information, afin de mieux assurer la sécurité de la population locale.
L’Uttarakhand, situé au pied de l’Himalaya, est particulièrement exposé aux catastrophes naturelles et aux intempéries. En juin 2013, le petit État indien avait subi une lame d’eau (pluie torrentielle) exceptionnelle, qui avait provoqué des inondations dévastatrices et des glissements de terrain, causant près de 5’700 victimes. La catastrophe avait été décrite comme l’une des pires ayant frappé le pays depuis le tsunami de 2004. (cath.ch/eda/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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