Dans ce document intitulé «La vieillesse, notre avenir», le Saint-Siège met d’abord en lumière un triste constat: durant la pandémie, «une partie considérable des décès dus à la Covid-19 s’est produite au sein d’institutions pour personnes âgées». Dans ces lieux où «la partie la plus fragile» de notre société aurait dû être protégée, la mort a frappé de façon «disproportionnée». «La mise en institutionnalisation des personnes âgées (…), proposée comme la seule solution possible pour les prendre en charge, révèle dans de nombreux contextes sociaux un manque d’attention et de sensibilité à l’égard des plus faibles», dénonce le Saint-Siège.
Plutôt que d’investir dans les maisons de retraite, il serait nécessaire «d’employer des moyens et des financements propres à assurer les meilleurs soins possibles à ceux qui en ont le plus besoin, dans un environnement plus familier», préconise le document. La société civile tout entière doit ainsi soutenir la mise en place «de mesures nouvelles et efficaces afin qu’il soit permis aux personnes âgées d’être accompagnées et aidées dans des milieux familiaux, à leurs domiciles ou (…) dans des environnements domestiques qui ressemblent le plus possible à un foyer plus qu’à un hôpital». Cette «révolution copernicienne» à laquelle le Vatican invite doit être soutenue par tous les acteurs de la société.
Afin que les personnes âgées puissent vivre dans un milieu familial, le Dicastère pour le service du développement humain intégral préconise d’apporter un soin tout particulier à leur logement. Il s’agit de trouver des solutions à «l’inadaptation des équipements hygiéniques, le manque de chauffage, ou encore la pénurie d’espace». De même, une aide à domicile intégrée, avec la possibilité de soins médicaux ainsi qu’une adéquate distribution de services sur le territoire doit être privilégiée. Cette aide à domicile modulée «sur les besoins personnels» pourrait également être proposée par les maisons de retraite.
Concrètement, le Vatican propose d’augmenter le nombre de soignants, «une profession qui est déjà présente dans les sociétés occidentales», salue-t-il, ou encore de s’appuyer sur les «nouvelles technologies et les progrès de la télémédecine et de l’intelligence artificielle» pour favoriser le bien-être de la personne âgée. Dans la mesure où ces «moyens sont bien utilisés et bien distribués», ils peuvent créer, autour du logement de la personne âgée, «un système intégré d’aides et de soins, permettant de rendre possible la permanence chez elle, dans sa propre maison», relève le document.
Faisant le constat d’une croissance de la population âgée dans les villes, le document invite à faire de «nos villes des lieux inclusifs et accueillants pour la vie des personnes âgées». Selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé, en 2050, dans le monde, il y aura deux milliards de personnes de plus de 60 ans: une personne sur cinq sera donc une personne âgée.
Le Saint-Siège déplore enfin le rejet de la personne âgée, qui n’est pas une «éventualité lointaine» mais quelque chose de fréquent. Les écarter – y compris avec le langage – est un grave problème pour tous. Afin que les familles ne soient pas seules face à la maladie de leur proche âgé, le Dicastère pour le service du développement humain intégral appelle encore à reconstruire «un réseau de solidarité qui soit plus ample, et qui ne soit pas nécessairement et exclusivement fondé sur des liens de sang», mais sur la générosité. (cath.ch/imedia/cg/gr)
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