Dans son message vidéo, le pontife a salué l’initiative de Mgr Ravasi de consacrer une conférence au thème de «texte et contexte» dans la musique sacrée. Du 4 au 5 février, des membres du Conseil pontifical de la Culture, de l’Institut Pontifical de Musique Sacrée et de l’Institut Liturgique Pontifical de l’Ateneo Sant’Anselmo discuteront des formes nouvelles de la musique sacrée.
«Un bon musicien connaît la valeur du silence, la valeur de la pause. L’alternance entre le son et le silence est fructueuse et permet l’écoute, qui joue un rôle fondamental dans tout dialogue», a déclaré le pape François aux participants du Congrès sur la musique. Le pontife a souligné la «puissance de la musique», capable de stimuler «la conscience personnelle de chacun» et de créer «une fraternité universelle».
Lors de sa prise de parole, l’évêque de Rome n’a pas manqué de déplorer les conséquences désastreuses de la pandémie de Covid-19 sur le domaine de la musique. Le pape a témoigné sa proximité aux musiciens qui ont perdu leur emploi ou «qui ont vu leur vie et leur profession perturbées par les exigences de l’éloignement».
Citant à l’appui un verset du prophète Isaïe qui exhorte à «chanter au Seigneur un chant nouveau » (42:10), l’évêque de Rome a rappelé que la musique est une expression fondamentale de la foi. Source d’innombrables expressions musicales, du chant grégorien à Bach, les textes sacrés gagnent toujours à être interprétés en musique, à la fois en suivant les nouvelles formes musicales et en valorisant l’héritage ancien, affirme le pontife. Très varié, le patrimoine musical de l’Église peut soutenir non seulement la liturgie mais aussi les représentations en concert, dans les écoles et la catéchèse, et même au théâtre, a-t-il poursuivi.
«Le silence que nous vivons est-il vide ou sommes-nous en train d’écouter?»
Moyen d’évangélisation essentiel, la musique se trouve aussi au cœur de la liturgie de la Parole. Faisant siens les termes du congrès, le pontife a insisté pour que la musique conjugue «texte» et «contexte», le premier se fondant sur la Parole de Dieu et le second sur la communauté. «Nous savons combien il est nécessaire de raconter l’histoire du salut dans des idiomes et des langues qui peuvent être bien compris», a déclaré le pape.
Ainsi, le pontife a invité les participants à s’intéresser aux formes de musique les plus diverses qui «expriment la variété des cultures et des communautés locales, chacune avec sa propre éthique ». Mentionnant l’exemple des civilisations indigènes, le 266e pape a encouragé à considérer l’art musical dans toutes ses dimensions, en gardant à l’esprit les rituels propres à chaque peuple: danse, célébration, etc.
Inquiet quant à la situation de la pandémie, le pontife argentin a invité les participants du congrès à s’interroger quant à la place de la musique et du silence en cette période troublée. «Le silence que nous vivons est-il vide ou sommes-nous en train d’écouter?», a interrogé le pape. «Permettra-t-on, par la suite, l’émergence d’une nouvelle chanson?», a-t-il ajouté.
Le 266e pontife a fait le vœu que la musique nous stimule «à reprendre notre voyage ensemble» afin que «l’unité des voix» conduise à «l’unité des cœurs». «Puissent les voix, les instruments de musique et les compositions continuer à exprimer, dans le contexte actuel, l’harmonie de la voix de Dieu, conduisant vers la ‘symphonie’, c’est-à-dire la fraternité universelle», a conclu le pontife. (cath.ch/imedia/at/rz)
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